Le département d'Etat s'est dit « déçu », lundi soir, par le jugement prononcé vendredi à l'encontre de journaliste en grève de la faim depuis 97 jours, Soulaimane Raissouni. Quelques jours après la condamnation du journaliste Soulaimane Raissouni à 5 ans de prison ferme assortie d'une amende de 100.000 Dhs, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price a exprimé la déception de l'administration Biden suite à cette décision de la justice marocaine. « Nous notons que M. Raissouni a prétendu l'existence de violations des garanties d'un procès équitable », a-t-il déclaré. « Nous considérons que la procédure judiciaire ayant mené à ce jugement va à l'encontre des promesses fondamentales du système marocain de garantir un procès équitable pour tout individu accusé de crimes, et avec la promesse de la Constitution de 2011 et l'agenda de réformes du Roi Mohammed VI », a-t-il soutenu. Pour Ned Price, « la liberté de la presse est un fondement d'une société prospère. Le gouvernement doit assurer aux journalistes les garanties à même de jouer leur rôle essentiel sans craindre des représailles injustifiées ou des menaces ». Le porte-parole du département d'Etat a également invoqué le cas de Omar Radi, en détention provisoire depuis le 29 juillet suite à son accusation de « viol » et d' « atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat », et dont le procès se poursuit ce mardi 13 juillet 2021. Par ailleurs, le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Casablanca a affirmé, lundi, que la justice « a réuni toutes conditions garantissant un procès équitable au détenu Soulaimane Raissouni, en dépit de sa position négative aux côtés de sa défense qui ont choisi d'entraver le procès au lieu de la poursuite des procédures comme l'exige la loi ». Rappelons que le journaliste, 49 ans, a été placé en détention préventive le 22 mai 2020 à la suite d'une auto-saisine du parquet qui s'en est suivie d'une plainte déposée deux mois après par un militant LGBT pour « agression sexuelle », des faits qu'il a toujours niés.