L'Audiencia Nacional, la haute cour d'Espagne, ne reportera pas la convocation du chef des milices séparatistes Brahim Ghali fixée au 1er juin. Le magistrat Santiago Pedraz prévoit de poser un mandat de perquisition et d'arrêt international si l'intéressé ne se présente pas. Le chef des milices séparatistes devra se présenter quoi qu'il advienne devant la justice espagnole pour répondre de ses diverses accusations, ont affirmé des sources proches du dossier à Hespress FR, qui précisent que des appels à l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de son entrée illégale en Espagne sont également d'actualité. Si le juge Pedraz délivre son mandat d'arrêt international contre le chef des milices séparatistes, Brahim Ghali se retrouvera pris au piège en Algérie et ne pourra plus quitter le territoire algérien sous aucune manière. Le chef du polisario, avait annoncé son intention de ne pas se présenter à son audience prévue le 1er juin, une comparution qui a déjà été reportée par deux fois en l'espace de quelques semaines, à cause de son » état de santé ». Mercredi, Ghali a refusé de signer sa citation à comparaitre devant le magistrat Santiago Pedraz, et a fait valoir qu'il ne pourra pas décider de se rendre à sa comparution sans en référer, au préalable, à l'ambassade d'Algérie, pays qui nourrit et soutient les milices séparatistes hostiles au Maroc, mais qui nie toutefois être partie prenante au conflit du Sahara. Le juge Pedraz avait refusé de donner suite aux demandes des parties d'adopter des mesures conservatoires contre Ghali afin d'éviter qu'il ne quitte l'Espagne impuni. Le magistrat avait estimé que l'accusé n'avait pas tenté de fuir la justice et qu'il restait facile à localiser étant donné qu'il se trouve à l'hôpital de Logroño. Pourtant, Brahim Ghali qui est poursuivi pour des crimes de guerre contre des Sahraouis dissidents du mouvement séparatiste du polisario, est entré sur le sol espagnol illégalement, sous une fausse identité, celle d'un Algérien et avec un faux passeport diplomatique. Il avait également échappé à la justice plusieurs fois et ce, depuis 2008. La première affaire pour laquelle Brahim Ghali doit comparaitre concerne la plainte déposée par le sahraoui Fadel El Breika, qui l'accuse entre autres de torture notamment par décharge électrique, de séquestration dans les camps de Tindouf en Algérie en 2019. Le seconde affaire l'oppose à l'association sahraouie pour la défense des droits de l'Homme (ASADEDH) qui a renouvelé sa plainte pour « crimes de meurtre, blessures, détentions illégale, torture, disparitions forcées et terrorisme ». Le juge Pedraz a décidé de rouvrir cette affaire après celle de Fadel El Breika. La plainte ne concerne pas uniquement Brahim Ghali mais plusieurs dirigeants au sein du mouvement séparatiste ainsi que des responsables sécuritaires algériens. Le chef séparatiste est aussi accusé pour les mêmes motifs par l'association des victimes canariennes et fait également l'objet d'une plainte pour viol sur la sahraouie Khadijatou Mahmoud, actuellement réfugiée en Espagne.