En Algérie, les mardis se suivent et se ressemblent pour ce qui est de la mobilisation des étudiants à travers les différentes wilayas du pays. Toujours aussi massives, et spectaculaires les marches du mardi, impressionnent autant que celles de leurs aînées du vendredi. Ce 114ème mardi de rang, donc, n'a pas fait exception à la règle, malgré le jeûne du Ramadan aussi on ne peut qu'en respecter, voire applaudir cette persévérance de la jeunesse algérienne à s'impliquer à vouloir changer le cours des choses et de l'Histoire en Algérie. Cette ardeur on peut la percevoir à travers les banderoles et slogans respectivement brandies et scandés tout au long des marches dans les différentes régions du pays que ce soit en Kabylie ou dans la capitale. Les manifestations du mardi ou du vendredi ont un goût plus particulier dans ce sens où elles interviennent malheureusement dans un contexte où l'Algérie est en proie à un malaise social sans précédent ponctué par des tensions et des pénuries des denrées de première nécessité. Les étudiants ne sont guère gênés pour dire leur quatre vérités au régime en place avec une préférence pour les généraux qu'ils ont traité de tous les noms d'oiseaux. Il y va de soi que les autres thématiques de circonstance ont été abordés que ce soit à Alger la police a tenté d'empêcher par tous les moyens la marche des étudiants ce vendredi 27 avril où, Bejaïa ou encore Constantine et ailleurs. A Alger, les policiers ont, et c'est une première depuis le reprise de la contestation populaire estudiantine du Hirak, bloqué les manifestants et empêché le bon déroulement de la marche. Les forces de l'ordre ont bloqué à plusieurs reprises les manifestants et tenté de les disperser mais en vain car le cortège des manifestant se reconstituait deux rues après aussitôt qu'il était dispersé. Plusieurs dizaines d'arrestations parmi les étudiants ont eu lieu dont des journalistes. Et si quelques-uns furent libérés ils ont témoigné après coup que nombre d'étudiants ont été victimes d'arrestations musclés dans et en marge de cortège et conduits vers différents commissariats de la capitale. C'est à la place des martyrs, lieu habituel du début de la manifestation, que la police a commencé à procéder aux arrestations. Les manifestants ont été encerclés par la police et la presse a été empêchée de travailler sous menace d'interpellation. D'ailleurs l'imposant dispositif de sécurité ne s'en est pas privé car selon le comité pour le libération les détenus, plusieurs étudiants qu'il a listés ont été arrêtés ce mardi 27 avril 2021 et l'on procédait même à une rafle d'après manifestation du Hirak estudiantin. Pour autant le restant des manifestants ne se sont guère départis de leur ardeur à scander les slogans coutumiers du Hirak dont le désormais légendaire, "Dawla madaniya, machi askariya » (pour un Etat civil et non militaire) ou celui de circonstance « Thawra machi hamla intikhabiya » (c'est une révolution et pas une campagne électorale).