La situation des droits de l'Homme en Algérie continue de se détériorer de semaine en semaine malgré les appels de l'ONU à l'arrêt des arrestations arbitraires et de l'usage de la force. Vendredi pour le 108ème acte du Hirak, en plus des arrestations des manifestants, le forces de l'ordre ont agressé plusieurs journalistes pour les empêcher de faire leur travail. Le troisième vendredi de la mobilisation du Hirak en Algérie après le deuxième anniversaire du mouvement a démontré que le peuple ne craignait ni répression ni blocage d'internet. Le peuple est encore une foi descendu en masse dans les rues des villes dans tout le pays pour manifester son rejet du système. Dès que la prière du vendredi a été terminée, les tapis de prières ont été rangés et troqués pour des drapeaux algériens et des pancartes exprimant les appels à la fin du régime militaire dans ce pays où tout est géré par l'institution militaire qui entretient une opacité sur la situation économique réelle. Ce Hirak impressionnant a rassemblé des Algériens de tous âges, où les yous-yous des femmes se sont entremêlés aux voix graves des hommes réclamant l'indépendance. Dans ses slogans, le peuple a clairement manifesté son rejet du président Abdelmadjid Tebboune, qui continue sa « feuille de route » en ignorant complètement l'élan démocratique qui se tient sous ses yeux. Les journalistes pris à parti Alors que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme a dénoncé réclamé une enquête sur la répression en Algérie qui vise la société civile, les journalistes, les opposants et le peuple en général, les arrestations et les agressions se sont multipliées ce vendredi, conduisant à l'arrestation d'un enfant de 7 ans, transféré au commissariat à bord d'un fourgon de police. « Nous sommes très préoccupés par la détérioration de la situation des droits de l'homme en Algérie et par la répression continue et croissante contre les membres du mouvement pro-démocratique du Hirak », avait déclaré début mars, Rupert Colville, un porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme lors d'un point de presse de l'ONU. Ce vendredi, de nombreux journalistes ont témoigné des violences qui les ont ciblé. La journaliste Lynda Abboud qui travaille à Radio M, a raconté sur Facebook qu'un groupe de personnes en civil a agressé et insulté un journaliste de France 24. « Des journalistes de Tariq news et Radio M ont tenté de le protéger. Ils ont réussi à mettre à l'abri le journaliste de France 24, avant d'être attaqué à leur tour par les agresseurs », a-t-elle ajouté affirmant qu'une autre journaliste de Radio M, ainsi que deux journalistes de Tariq news dont Mohamed Lamine Meghnine ont été agressés à leur tour. Plusieurs « journalistes et photographes se sont déplacés sur les lieux pour soutenir leurs confrères, a-t-elle expliqué A Oran, des journalistes sur place ont expliqué que l'avocat Farid Khlisti, et Chouicha Kaddour, le militant des droits de l'Homme et professeur de Génie civil à l'Université d'Oran ainsi que son fils ont été battus par la police. Il avait auparavant été emprisonné pendant un an et avait subi de multiples pressions par les autorités algériennes. Après l'emprisonnement arbitraire, l'agression physique des journalistes est une nouvelle forme d'escalade dans la répression et dans la censure menée par le pouvoir algérien qui cherche à faire taire les voix dissonantes ou celles qui rendent compte de la réalité sur le terrain. Tebboune, président illégitime « Dawla madaniya machi askariya », (un Etat civil et non militaire) ont répété à tue tête les marcheurs dans la capitale malgré les arrestations et les agressions physiques, criant aux « voleurs », les « vrais terroristes », en visant l'institution militaire qui a dépeint les Hirakistes dans la revue Djeich, le journal de l'armée algérienne, comme des « traitres », qui veulent semer « la discorde et la division, avec pour projet de rompre les liens de cohésion entre le peuple et son armée ». Et d'insulter les Hirakistes de « horde de charognards, de loups et d'hyènes », et en traitant à demi-mot les journalistes de « professionnels du mensonge et de la désinformation ». Au lendemain de l'annonce d'Abdelmadjid Tebboune de la convocation du corps électoral pour les élections législatives anticipées prévues 12 juin prochain, les manifestants ont réitéré qu'ils n'avaient jamais voté pour lui et encore moins pour la révision de la Constitution qu'il a initiée. « Mavotinach ma3andna rais », (on a pas voté et on n'a pas de président), ont-ils crié en demandant l' »Istiqlal » (l'indépendance). Et dans un souci de clarté, les manifestants du Hirak ont expliqué en rime ce qu'ils pensent du système. « Tebboune mzouar, Jabouh l'askar, Makanch char3ia, Chaab l'mharrar, Houa lli i9rarr, dawla madania! », ont-t-il martélé. « Tebboune est frauduleux, c'est l'armée qui l'a choisi, il n'a pas de légitimité. Le peuple qui se libère, c'est lui qui décide, un Etat civil! ».