Le Maroc a demandé des explications à l'Espagne au sujet de l'accueil du chef de file du front polisario, Brahim Ghali en Espagne pour soins liés à son infection au coronavirus. Rabat a ainsi convoqué l'ambassadeur d'Espagne, Ricardo Diez Hochleitner pour s'expliquer. Selon un communiqué ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, le Maroc a fait part de sa « déception » suite à l'accueil du patron de l'entité séparatiste du polisario qui menace l'intégrité territoriale du Maroc. Malgré les justifications d'ordre « strictement humanitaires » du département de d'Arancha Laya Gonzales, le Royaume a convoqué l'ambassadeur d'Espagne, Ricardo Diez Hochleitner, pour clarifier la position de l'Espagne, réputée pour être un partenaire stratégique du Maroc. L'ambassadeur Ricardo Diez Hochleitner, a été reçu samedi 24 avril au ministère marocain des Affaires étrangères à Rabat pour expliquer les raisons de ce accueil par Madrid de cet homme visé par un mandat d'arrêt européen et visé par plusieurs plaintes en Espagne entre autres, pour « viol », « crimes de guerre », « disparitions forcées ». « Le Maroc a exprimé sa déception à l'égard d'un acte contraire à l'esprit de partenariat et de bon voisinage et qui concerne une question fondamentale pour le peuple marocain et ses forces vives », a indiqué le département de Nasser Bourita dans un communiqué. Rabat a déploré l'attitude déloyale de l'Espagne étant donné que le chef des milices séparatistes du polisario a été admis en cachette sous un faux nom algérien afin d'éviter d'ébruiter l'affaire. Le régime algérien qui a piloté cette opération avec la complicité présumée de l'Espagne a usé des plus hauts niveaux d'influences pour éviter que Brahim Ghali ne soit inquiété par la justice espagnole. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a, d'ailleurs lui-même, demandé au Premier ministre espagnol Pedro Sanchez de fournir une immunité à Brahim Ghali. C'est l'hebdomadaire Jeune Afrique qui révélé les dessous de ce transfert dans un article, poussant le ministère des Affaires Etrangères espagnol à confirmer jeudi dernier la présence de Brahim Ghali en Espagne, alors que ce dernier était accueilli dans le pays ibérique depuis dimanche.