Le même scénario de 2019 des étudiants en médecine semble se répéter avec les étudiants de l'ENSAM Casablanca et Meknès. Ces derniers sont en grève ouverte depuis près d'un mois et boycottent les cours TP et TD ainsi que les examens. Ils observent un sit-in national ce lundi 14 décembre devant l'ENSAM Meknès, et devant le siège de la présidence de l'Université Hassan II à Casablanca. La cause du mécontentement de cette catégorie d'étudiants est le décret n°20.210 approuvé par le ministère de l'éducation nationale et qui prévoit le transfert nominatif de l'Ecole normale supérieur de l'enseignement technique (ENSET) à l'Ecole nationale supérieure des arts et des métiers (ENSAM), appelant ainsi le département de Said Amzazi à renoncer à cette décision. La Coordination nationale des étudiants des arts et métiers (CNEAM), conteste également la création d'une nouvelle école d'arts et de nouveaux métiers « sauf si cette décision est élaborée de manière rationnelle et adaptée au marché du travail« , nous explique Fatima-Zahra de l'ENSAM Casablanca. Note interlocutrice relève en ce qui concerne ce dernier point, que les étudiants de l'ENSAM espèrent que le budget alloué pour la création d'une nouvelle école soit utilisé pour améliorer la qualité de la formation au sein des deux écoles de l'ENSAM, Casablanca et Meknès, ou encore changer l'emplacement de l'ENSAM Casablanca, qui se trouve dans une zone qui connaît l'absence de sécurité (vol, harcèlement public ...) en plus du prix élevé du loyer pour des appartements bas de gamme et qui se situent dans des quartiers populaires. Des propositions ont été soumises au ministère de l'éducation nationale, mais sans réponse, souligne l'étudiante. Pour mieux comprendre ce mouvement des étudiants de l'ENSAM et leur mécontentement, il convient de rappeler que l'ENSAM est une école qui forme des ingénieurs d'Etat dans plusieurs filières et domaines techniques et mécaniques, et ne dispense aucunement une formation d'art. Pour y accéder, une moyenne de 16/20 ou plus est exigée, plus un concours d'accès. Mais pour accéder à l'ENSET, Mohamed Khalladi de l'ENSAM Meknès nous indique qu'on peut y accéder avec une moyenne normale au Bac. Selon notre interlocuteur, les conditions d'accès et la formation à l'ENSAM restent différents de ceux de l'ENSET. Et vu que le décret n°20.210 reconnaît la poursuite de la même formation de l'ENSAM à l'ENSET, les étudiants de l'ENSAM estiment qu'il est inconcevable de délivrer le nom de leur école à une autre, en accordant à ses étudiants le même diplôme d'ingénieur d'Etat sans pour autant avoir suivi une formation d'ingénieur. Selon eux, c'est une violation du principe de l'égalité des chances, et ils comptent donc maintenir leur grève jusqu'à résolution de ce point. Ce qui signifie, explique notre interlocuteur, que les diplômés de la classe précédente et de toutes les promotions suivantes de l'ENSET obtiendront un diplôme d'ingénieur d'Etat de l'ENSAM sans être tous soumis, à la même formation, aux mêmes normes et à la même nature de configuration. « Cette grève ouverte intervient suite à l'indifférence affichée par le ministère de l'Enseignement supérieur face aux doléances légitimes et justes des étudiants de l'ENSAM. La tutelle persiste toutefois à accélérer la remise de diplômes d'ingénieur d'Etat de l'ENSAM aux lauréats de l'ENSET de Rabat, dans une violation flagrante du principe de l'égalité des chances et du mérite », explique Fatima-Zahra de l'ENSAM-Casa. Hespress Fr a à plusieurs reprises joint le département ministériel en charge de l'enseignement supérieur, pour des éclaircissements sur ce dossier, mais sans réponse. Affaire à suivre …