Les étudiants de l'école nationale supérieure d'arts et métiers (ENSAM) observent une grève d'une semaine accompagnée de manifestations, pour protester contre les dernières décisions unilatérales du ministère de l'Enseignement supérieur. Ce mardi 17 novembre, les étudiants de l'ENSAM manifestent devant le siège de leur école à Casablanca, suite à l'appel de la coordination nationale des étudiants en arts et professions. Cette catégorie d'étudiants avait déposé à maintes reprises leur dossier revendicatif auprès de leur tutelle, mais en vain. Le département de Said Amzazi a fermé la porte du dialogue selon Fatima-Zahra Oulcaid, élève ingénieur en génie mécanique à l'ENSAM, qui s'est confié à Hespress Fr. Dans les détails, le dossier revendicatif des étudiants souligne leur refus de la décision du changement du nom de l'établissement appelant ainsi leur tutelle à renoncer à ce choix « aléatoire« , tout en refusant « catégoriquement » la création d'une nouvelle école d'arts et de nouveaux métiers sauf si cette décision est élaboré de manière rationnelle et adapté au marché du travail. Concernant ce dernier point, les étudiants de l'ENSAM estiment que le budget alloué pour la création d'une nouvelle école peut être utilisé pour améliorer la qualité de la formation au sein des deux écoles de l'ENSAM, celle de Casablanca et celle de Meknès. Les étudiants de l'ENSAM avaient également demandé à leur tutelle de changer l'emplacement de l'école ENSAM de Casablanca, qui se trouve dans une zone qui connaît l'absence de sécurité (vol, harcèlement public …) en plus du prix élevé du loyer pour des appartements bas de gamme et qui se situe dans des quartiers populaires. De plus, les étudiants de l'ENSAM exigent de leur tutelle de faire machine arrière en ce qui concerne la décision d'augmenter le nombre de nouveaux étudiants ce qu'ils estiment incompatible avec la capacité de l'école, et appellent à la construction d'un foyer pour étudiants à l'image des autres écoles d'ingénieurs afin de garantir l'égalité entre les étudiants. En plus d'annuler le concours d'entrée pour la première année, la Coordination nationale des étudiants des arts et métiers (CNEAM) conteste surtout la publication du décret n°20.210, qui prévoit le transfert nominatif du nom de l'Ecole supérieure des professeurs de l'enseignement technique en Ecole nationale supérieure des arts et des métiers. Une décision que la coordination nationale des étudiants en arts et professions considère comme injuste et fondée sur des préjugés touche à deux principes constitutionnels à savoir le droit et l'égalité des chances. En fait, ce décret reconnaît la poursuite de la même formation à l'Ecole Supérieure des Professeurs Techniques supérieurs (2019/ 2020), ce qui signifie que les diplômés de la classe précédente et de tous les lots suivants obtiendront tous également un diplôme d'ingénieur d'Etat d'une école supérieure nationale des arts et des professions sans être tous soumis aux mêmes normes ni à la même nature de configuration. « Nous avons lancé une grève d'une semaine, mais elle peut se prolonger si la tutelle ne répond pas à nos revendications. Cette grève intervient suite à plusieurs décisions unilatérales prises par le ministère à savoir l'augmentation du nombre de nouveaux étudiants et la publication au BO du décret n°20.210, alors que nous l'avons refusé » explique notre interlocutrice soulignant que le ministère a affirmé son annulation. Mais à leur grande surprise, il a été publié au BO. L'étudiante à l'ENSAM Casablanca explique que le décret contient deux points qui touchent au principe de l'égalité des chances à savoir que la formation à l'école ENSAM ne connaîtra aucune adaptation avec la formation d'arts et métiers. Le deuxième point et que ce décret a été appliqué à partir de l'année universitaire 2019 ce qui donne lieux à deux types d'étudiants avec deux formations distinctes avec des conditions d'accès différentes mais ayant reçu le même diplôme. « Au début de ce mois, nous avons tenu une grève pour une période de trois jours pour faire entendre notre voix. Mais aucune réaction n'a été observée de la part du ministère. D'ailleurs, le ministre avait programmé une visite à l'ENSAM de Meknès, qu'il a annulé après avoir su qu'on était en grève. On a sorti plusieurs communiqués, on leur a déposé notre dossier revendicatif, et même avant la sortie du décret, la coordination et l'association des étudiants à Meknès et Casablanca ont pris contact avec la tutelle on leur donnant toutes les justifications pour ne pas appliquer cette décision (décret). On nous a bel et bien confirmé que le décret sera annulé. Mais pendant l'été, on a été surpris de le voir publié au BO. Nous demandons que ce décret soit annulé et nos revendications réalisées par notre tutelle », conclut Fatima-Zahra Oulcaid, élève ingénieur en génie mécanique à l'ENSAM, qui s'est confié à Hespress Fr.