Après le débrayage d'une semaine, du 16 au 20 novembre, les étudiants de l'ENSAM annoncent à nouveau une grève, mais cette fois ci, ouverte. À travers leur coordination, les étudiants de l'ENSAM souligne leur rejet du décret n°20.210, qui prévoit le transfert nominatif de « Ecole normale des professeurs de l'enseignement technique » à « Ecole nationale supérieure des arts et des métiers », appelant ainsi le ministère de l'éducation nationale à renoncer à cette décision « aléatoire ». De plus, ils refusent « catégoriquement » la création d'une nouvelle école d'arts et de nouveaux métiers sauf si cette décision est élaborée de manière rationnelle et adaptée au marché du travail, nous explique une étudiante gréviste, membre de la Coordination nationale des étudiants des arts et métiers (CNEAM). « Cette grève ouverte intervient suite à l'indifférence affichée par du ministère de l'éducation nationale face aux doléances légitimes et justes des étudiants de l'ENSAM. La tutelle persiste toutefois à accélérer la remise de diplôme d'ingénieur d'Etat d'arts et métiers aux lauréats de l'école Normale des Professeurs Techniques supérieur de Rabat, dans une violation flagrante du principe de l'égalité des chances et du mérite », explique notre source. Ainsi, les quelque 1500 étudiants de l'ENSAM Casablanca et Meknès, boycotteront les cours et examens, poursuit notre interlocutrice. Selon cette membre de la CNEAM, le budget alloué pour la création d'une nouvelle école peut être utilisé pour améliorer la qualité de la formation au sein des deux structures ENSAM déjà opérationnelles. Les étudiants de l'ENSAM avaient également demandé à leur tutelle de changer l'emplacement de l'école ENSAM de Casablanca, qui se trouve dans une zone marquée par une absence totale de sécurité (vol, harcèlement public ...) en plus du prix élevé du loyer pour des appartements bas de gamme et qui se situent dans des quartiers populaires. De plus, les étudiants de l'ENSAM exigent de leur tutelle de faire machine arrière en ce qui concerne la décision d'augmenter le nombre de nouveaux étudiants ce qu'ils estiment incompatible avec la capacité d'accueil de l'école, et appellent à la construction d'un foyer pour étudiants à l'image des autres écoles d'ingénieurs afin de garantir l'égalité entre les étudiants. Outre l'annulation du concours d'entrée pour la première année, la Coordination nationale des étudiants des arts et métiers conteste surtout la publication du décret n°20.210, qui prévoit le transfert nominatif de l'établissement. Une décision que la coordination considère comme injuste, fondée sur des préjugés et touche à deux principes constitutionnels à savoir le droit et l'égalité des chances. En gros, notre source nous explique que ce décret reconnaît la poursuite de la même formation de l'ENSAM, qui est une formation d'ingénieur d'Etat, à l'Ecole Normale des Professeurs Techniques supérieurs (ENSET) (2019/ 2020). Ce qui signifie, conclut-elle, que les diplômés de la classe précédente et de tous les lots suivants de l'ESPTS obtiendront tous un diplôme d'ingénieur d'Etat d'une école supérieure nationale des arts et des métiers sans être tous soumis, à la même formation, aux mêmes normes ni à la même nature de configuration.