La crise sanitaire due au Covid-19 n'a pas épargné le ministère de l'éducation nationale de la colère des professionnels du secteur. En effet, les enseignants dits de la « Cellule 10 », ont annoncé une série d'actions militantes pour faire entendre leurs doléances auprès de leur tutelle. Bloqués à l'échelle 10, les membres de cette catégorie d'enseignants ont annoncé, via la coordination syndicaliste de la FNE affiliée à la CDT, porter le brassard noir pendant une semaine, à partir du 21 septembre, pour enchaîner par une grève nationale de deux jours, les 29 septembre et 5 octobre 2020. À travers ces actions, cette catégorie d'enseignants du statut de la fonction publique (près de 4.600 enseignants) protestent « contre le mépris réservé par le ministère à leur demande de promotion exceptionnelle, à l'image des enseignants engagés à l'échelle 10, qui bénéficieront eux, du premier degré après 14 ans d'ancienneté, avec réparation des dommages matériels et administratifs ». Mais pas que ! Les enseignants de la « cellule 10 », annoncent pareillement leur intention de mettre en place « un programme de lutte et d'escalade tout au long de l'année, et dont le ministère devra assumer les conséquences». Cela dit, ils se déclarent « pleinement disposés à s'engager dans la réussite de cette saison scolaire exceptionnelle, malgré les sacrifices, et ce, dans l'intérêt de l'apprenant », tout en rappelant en même temps « le principe de l'équilibre impératif entre devoirs et droits ». Dans les détails, Abdelghani Raki, secrétaire général du syndicat national de l'enseignement affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), nous explique que « cette catégorie d'enseignants, recrutés à la base à l'échelle 9 et qui sont passés à l'échelle 10, ressentent comme un sentiment de blocage à l'échelle 10 vu que les solutions qui leur ont été apportées aujourd'hui et les lois en vigueur font qu'ils resteront pendant un long moment piégé dans la cellule 10 ». Dans ses éclaircissements, notre interlocuteur avance « qu'une large partie de ces enseignants ont avancé dans l'âge. Vu ce paramètre important, ils demandent une solution exceptionnelle, et c'est un point que nous avons d'ores et déjà abordé avec la tutelle », précise-t-il. Ainsi, Raki nous assure que son syndicat a déjà traité ce dossier avec le département de Saïd Amzazi. Un dossier parmi les 23, discutés et traités en janvier avec la tutelle et en présence de tous les syndicats représentatifs du secteur. « Le ministère a promis d'apporter des réponses au dossier des enseignants de la cellule 10, ainsi que pour d'autres dossiers, sur la base des recommandations et solutions que nous lui avons fournies. Neuf mois plus tard, aucune solution n'a été apportée au dossier des enseignants de la cellule 10. Ces doléances ont disparu avec l'avènement de la pandémie derrière quoi se cache aujourd'hui la tutelle », dit-il. D'ailleurs, le syndicaliste souligne que le ministère n'a apporté aucune solution aux 23 dossiers des professionnels de l'enseignement présentés par les syndicats du secteur le 21 janvier de cette année. « On est presque à un an du dernier dialogue avec la tutelle, et rien n'a été fait au niveau de ces dossiers. Nous demandons aujourd'hui au ministère de l'éducation nationale d'apporter ses réponses concernant les 23 dossiers sur sa table, et sortir les décrets pour les 4 dossiers dont elle a promis la résolution à travers ses décrets », conclut le syndicaliste.