Le ministère de l'éducation nationale cumule les critiques sur sa gestion de plusieurs dossiers revendicatifs des professionnels du secteur toujours en attente sur sa table. Sa dernière annonce faite le 10 septembre, concernant le dossier revendicatif du corps de l'administration pédagogique, a ainsi fait réagir la coordination syndicale bilatérale des deux antennes nationales du syndicat national de l'enseignement affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT) et de la fédération Nationale de l'Education (FNE). Dans une lettre adressée à leur tutelle, les deux branches syndicales les plus représentatives du secteur estiment que le département de Said Amzazi n'a rien apporté de nouveau sur ce dossier et ne fait que répéter les précédentes promesses qu'il s'est engagé à réaliser en janvier 2020, date de leur dernière rencontre. Dans une correspondance de rappel datée du 5 juillet 2020 envoyée par les deux syndicats, ces derniers avaient renouvelé leur demande d'ouvrir un dialogue urgent pour résoudre les différents dossiers syndicaux non résolus et les doléances légitimes des professionnels de l'enseignement toutes catégories confondues. Ils ont également exigé l'accélération de la publication des décrets d'amendement pour les catégories convenus lors des séances de dialogue précédentes. Joint par Hespress Fr, Abdelghani Raki, secrétaire général du syndicat national de l'enseignement affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT) explique que cette annonce faite par le ministère concernant le dossier de l'administration pédagogique, intervient alors que cette catégorie de professionnels avait annoncé une protestation devant la direction des ressources humaines, ce lundi 14 décembre. Il explique que la coordination CDT/FNE a été surprise de voir que le ministère n'a rien apporté de nouveau sur ce dossier, « mais reformule une réponse déjà livrée auparavant, à savoir que ce dossier sera résolu dans les plus brefs délais ». Sur ce, la coordination a ainsi profité de cette annonce pour adresser une lettre à sa tutelle « et lui rappeler les nombreux dossiers revendicatifs sur sa table en attente de résolution, et non pas un seul ». Concernant le dossier de la régularisation de la situation du personnel exerçant les fonctions de l'administration pédagogique, le ministère s'était engagé en début d'année à le résoudre par le biais d'un décret, mais cela n'a jamais été fait, assure Raki. Au total, il y a quelque 23 dossiers toujours en stand-by, nous indique Raki. Il y en a qui ont été plus au moins résolus, dit-il, d'autres dont la tutelle a promis la résolution définitive par le biais de décrets ministériels mais toujours rien, tandis que d'autres, déjà débattus lors de précédentes rencontres, n'ont toujours pas connu de retour du ministère. « Aujourd'hui nous attendons ses réponses, sinon c'est l'escalade», tranche le syndicaliste. Ainsi, dans sa lettre, la coordination CDT/FNE demande la régulation immédiate de la situation financière tardive des diverses catégories éducatives ainsi que la compensation financière pour les zones reculées et le logement. Accélérer l'ouverture d'un dialogue sérieux et responsable qui conduit à la mise en place d'un statut de base juste et équitable, et l'intégration des enseignants dits « contractuels », sont également des demandes pressantes du côté des deux syndicats. Ils demandent pareillement à leur tutelle la finalisation de toutes les questions en suspens des professionnels du secteur de manière à assurer des réponses aux demandes justes et légitimes des travailleurs de l'éducation toutes catégories confondues (assistant(e)s techniques, assistant(e)s administratifs, enseignants dits de la cellule 10, les hors échelles ....). Dans ce contexte de pandémie, et vu les dernières décisions du ministère qualifiées d'« irréfléchies » et « irresponsables » par les professionnels du secteur mais aussi par les parents d'élèves, les deux branches syndicales « refusent la politique de fuite en avant adoptée par le gouvernement et la direction de la tutelle sous prétexte de pandémie, et demandent de mettre un terme à la gestion unilatérale par le ministère de l'éducation nationale et la panique que cela a engendré et qui risque de s'accentuer avec la hausse des cas au sein des établissements scolaires ». Les deux branches demandent pareillement de trouver une solution à la situation des professeurs et administrateurs souffrant de maladies chroniques et les femmes enceintes, compte tenu de leur statut immunitaire fragile, et rejettent ainsi « l'apprentissage à distance », adopté dans les régions les plus touchées du pays, et appellent ainsi leur tutelle et le gouvernement « à intervenir en force pour fournir des conditions de travail et d'éducation adéquates contre le virus et mettre en place les conditions de santé et de sécurité pour tous ».