La coordination syndicale bilatérale qui regroupe la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération nationale de l'enseignement (FNE), s'est réunie dans la soirée du mardi 11 février pour discuter de la répression que connaissent les enseignants dans toutes leurs catégories, mais aussi les différents mouvements sociaux qui ont émergé dans le Royaume ces dernières années. Les deux syndicats de l'enseignement soulignent ainsi « suivre » de très près la situation du secteur de l'enseignement au Royaume, qui selon eux, est « caractérisé par le ciblage systématique des acquis et des droits des employés de l'enseignement, le démantèlement de l'école publique et l'ignorance des demandes légitimes et justes de toutes les catégories d'enseignants ». Tout en rappelant les rôles historiques et constitutionnels qu'ont joués les mouvements syndicaux depuis leur apparition, la coordination bipartite pointe du doigt les responsables du secteur de l'éducation et les accuse de « retarder le dialogue tout en le vidant de son sens », sans accorder l'attention requise aux revendications des enseignants. A cet égard, les deux entités ont annoncé leur participation à la manifestation du 20 février et la marche nationale du 23 février organisée à Casablanca sous l'égide du Front social marocain (FSM). Joint par Hespress Fr, Abdelghani Raki, secrétaire général du syndicat national de l'enseignement affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), nous a expliqué que la rencontre avec la FNE s'articulait notamment autour des revendications sociales au Maroc, mais plus particulièrement celles des femmes et des hommes de l'éducation nationale. « La CDT participe aux deux événements du 20 et 23 février, qui coïncident avec la commémoration du mouvement du 20 février, aux côtés de plusieurs autres instances nationales qui ont une même vision progressiste et démocratique, et qui sont affiliées au Front social marocain (FSM) », a détaillé notre interlocuteur. Il relève dans ce même registre, « qu'il ne s'agit pasd'une activité syndicale au vrai sens du terme, mais plutôt d'une activité du FSM auquel la CDT participe et appelle tous ses adhérents à faire de même ». En abordant la catégorie d'enseignants qui sont amenés à participer à la manifestation du 20 février et la marche du 23, Raki note qu'il s'agit de « tous les enseignants militants qui ont des convictions et souhaitent défendre l'ensemble des services publics et à leur tête l'école publique ». Raki nous informe, en outre, que «les enseignants ne seront pas la seule catégorie de travailleurs à participer à ces deux événements, puisqu'il ne concerne pas en particulier cette catégorie, mais plutôt l'ensemble des Marocains qui pâtissent des politiques publiques dans plusieurs secteurs sociaux, notamment la retraite, les enseignants dits contractuels, la loi sur la grève ou encore la dernière loi-cadre sur l'enseignement ». Il ajoute dans ce sens que « toutes ces questions sociales soulevées concernent tous les Marocains sans exception, et non pas une catégorie précise». Au terme de leur réunion, la CDT et la FNE ont convenu du « rejet de l'approche adoptée par le ministère de l'Education nationale pour traiter les problèmes des écoles publiques et des employés de l'éducation, dans ce qu'il appelle un dialogue avec les syndicats de l'éducation, l'appel à un dialogue sérieux, responsable et productif conduisant à des résultats équitables pour tous les groupes de travailleurs de l'éducation et à la levée de toutes les formes d'injustice, mais également de l'appel lancé aux syndicats et au personnel de l'éducation à renforcer la mobilisation et à s'impliquer avec force dans le programme du FSM, à travers les veillées du 20 février 2020, et la marche nationale du dimanche 23 février 2020 à Casablanca, pour la démocratie, la dignité, la liberté et la justice sociale ».