Les deux Secrétaires nationaux de la coordination syndicale bilatérale rassemblant le Syndicat national de l'éducation (SNE, affiliée à la CDT) et de la Fédération nationale de l'éducation (FNE, indépendante de toute centrale syndicale) ont boycotté la dernière réunion convoquée par le ministère de l'Education nationale consacrée à l'épineux dossier des enseignants dits « contractuels ». Le tandem explique dans les détails les raisons qui ont poussé leurs deux chefs à ne pas poursuivre ce dialogue sectoriel. Dans une mise au point conjointe, la SNE et la FNE déclarent que leur décision fait figure de mise en garde contre ce qu'elles ont désigné comme une « normalisation avec la précarité », tout en s'accrochant à la première revendication exigée par les enseignants dits « contractuels», à savoir leur intégration dans les statuts de la Fonction publique. Sans la présence de leur deux dirigeants respectifs, Abdelghani Raki (SNE) et Abderrazzak Idrissi (FNE), les deux formations syndicales ont néanmoins assisté à la réunion organisée avant-hier, mercredi, à Rabat par le ministère de tutelle avec les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur, en plus des représentants du Comité de dialogue créé par le Conseil national de la Coordination nationale des enseignants dits « contractuels », pour discuter d'un certain nombre de questions administratives et de gestion des ressources humaines. S'agissant du déroulement de ce round de dialogue, la coordination syndicale indique que les émissaires des deux Secrétaires nationaux de la SNE et du FNE à ce rendez-vous ont « protesté contre l'absence du ministre de l'Education nationale de cette réunion, sur un dossier de cette sensibilité, ce qui confirme l'absence d'une réelle volonté de l'Etat de traiter ce dossier de manière à assurer l'intégration des professeurs qui ont initialement été contraint de signer des contrat dans le statut des fonctionnaire du ministère ». Leur déclaration conjointe précise que l'absence des Secrétaires nationaux des deux syndicats « exprime leur condamnation de la méthodologie du dialogue sectoriel, caractérisée par la procrastination systématique, en l'absence d'un horizon positif pour des solutions viables, en plus de l'irresponsable abus dont use le gouvernement et le ministère de tutelle sur ce dossier, ainsi que sur d'autres dossiers des fonctionnaires de l'Education nationale ». La coordination syndicale bilatérale affiche tout de même son attachement à « l'inclusion des enseignants contractuels dans les cycles de la Fonction publique, et dans le statut des fonctionnaire du ministère de l'Education nationale, comme véritable point d'entrée pour éviter toute congestion croissante dans le secteur ». Par rapport aux propositions formulées par le ministère de tutelle à cette occasion, les deux syndicats soulignent que «certaines d'entre elles, qui concernent l'aspect administratif des enseignants contraints de contracter sont une reconnaissance de certains droits », mais elle continue de les juger « insuffisantes, en attendant leur activation concrète, de manière à réduire la vulnérabilité de cette catégorie d'enseignants ». Les deux syndicats estiment en fin que la réunion de ce mercredi est « un véritable test de la volonté du gouvernement et du ministère de tutelle plier ce dossier et de mettre un terme à ce type d'embauche par contrat, en incorporant explicitement les enseignants contractuels dans le Statut des fonctionnaires du ministère de l'Education nationale».