Faisant partie des syndicats les plus représentatifs du secteur et prenant part aux réunions avec le ministère de l'Education nationale, la Fédération nationale de l'éducation (FNE) exprime son rejet de la suspension jugée « injustifiée » du dialogue prévu le 24 février dernier. La FNE impute au ministère de l'Education nationale « la responsabilité de la tension sociale que vit le système éducatif », justifiant sa position par « son échec dans la résolution des dossiers revendicatifs des travailleurs du secteur, en plus de celui des enseignants contraints de contracter, malgré la correspondance de la FNE et ses avertissements sur les perspectives de poursuite de la politique de report et de procrastination ». Néanmoins, le syndicat espère la reprise du dialogue social avec le ministère, tout en soutenant la Coordination nationale des enseignants dits « contractuels » dans leur programme de protestation. Secrétaire général de la FNE, Abderrazzak El Idrissi a déclaré à Hespress FR qu'un programme conjoint avec le Syndicat national de l'éducation (SNE, affilié à la CDT) a été mis en place en vue garnir les rangs des manifestants pour la suppression du recrutement par contrat dans l'Education nationale. A cet effet, le programme tracé par les deux syndicats inclue « des formes classiques de protestation, entre marches, grève nationale et sit-in devant le siège du ministère de tutelle, des directions régionales, ainsi que celui des Académies régionales d'éducation et de formation ». « Les syndicats d'enseignants n'ont pas beaucoup de choix face à la situation actuelle », regrette Abderrazzak El Idrissi qui lie « l'inquiétude qui prévaut parmi les femmes et les hommes du monde éducatif » au « désengagement des responsables au niveau de l'Etat et du gouvernement sur de nombreux dossiers ». Le chef syndical qualifie le dialogue avec le ministère d'Amzazi de « stérile, improductif et absurde », considérant qu'« il ne suffit pas uniquement de faire des constats sur la situation, alors que le secteur de l'éducation et de la formation constitue une locomotive de développement pour le pays ». Abderrazzak El Idrissi en conclue que « les réactions négatives et le sabotage de l'enseignement et du service publics peuvent être résolus grâce à une mobilisation générale qui résout des problèmes ne nécessitant parfois aucun budget spécifique ». Au programme des deux syndicats qui font cause commune, on trouve une « grève nationale » des cadres de l'Autorités d'orientation et de planification ces 3 et 4 mars, un sit-in devant la Direction des ressources humaines du ministère de l'Education nationale aujourd'hui même, suivie d'une marche vers le Parlement. La grève reprend, selon les deux syndicats, les mardi et mercredi 7 et 8 avril prochains, avec le même programme que celui de ce mardi et mercredi. Ils ont également décidé de répondre présents aux « grèves nationales » de la Coordination nationale des enseignants dits « contractuels » ces mardi, mercredi et jeudi 3, 4 et 5 mars, avec des marches dans différentes régions, sans oublier deux grandes marches régionales à Tétouan et à Marrakech le lundi 23 mars prochain. La coordination syndicale bilatérale CDT-FNE par ce biais toutes les catégories de travailleurs à « unifier leurs luttes, développer leurs formes de protestation et à s'engager dans le programme de coordination syndicale pour l'opposition collective aux plans visant l'éducation publique ».