Les enseignants titulaires et les contractuels débrayeront au cours de cette semaine précédant les vacances scolaires. Les premiers observeront une grève de deux jours du 1er au 2 décembre, alors que les autres débrayeront du 1er au 3 décembre. La grève des premiers, qui dénoncent les conditions professionnelles ainsi que les restrictions des libertés syndicales, a été initiée par le Syndicat national de l'enseignement affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération nationale de l'enseignement (FNE). Ces instances syndicales appellent la tutelle à régulariser notamment la situation des enseignants, victimes des deux systèmes de 1985 et 2003, ainsi que la situation des enseignants victimes du décret 2.18.294. En plus des sit-in régionaux, un sit-in se tiendra le 2 décembre à 11h devant le ministère de tutelle à Rabat. Pour la catégorie des enseignants contractuels, la Coordination nationale des enseignants contractuels proteste contre les «déductions illégales» sur leurs salaires, ainsi que contre la «discrimination» du ministère de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique contre les enseignants contractuels. Cette catégorie de professionnels, qui a décidé d'intensifier ses protestations contre le ministère de l'Education, avait déjà observé une grève nationale de cinq jours, du 3 au 7 novembre. Ces enseignants contractuels boycotteront également les réunions avec les responsables pédagogiques et les inspecteurs et gèleront les activités des clubs éducatifs. Ils ont également exprimé leur volonté de boycotter la préparation, la supervision et la correction des examens de milieu d'année. Ces enseignants avaient soulevé plusieurs revendications, mais la plus importante reste leur intégration dans le secteur public et la suppression du statut de contractuel déguisé par l'appellation de «cadres des Académies régionales de l'éducation et de formation (AREF)», et des formules de contrats à durée déterminée, présentées comme lois régissant cette nouvelle situation administrative. En fait, le statut d'enseignant a disparu pour laisser la place à la formule de «cadres des Académies régionales de l'éducation et de formation (AREF)». Par ce vocable, le ministère de tutelle n'aura dans quelques années dans le circuit de l'éducation et de l'apprentissage que des élèves et des cadres de l'AREF. L'enseignant n'existera pas. Autant dire que sa mission sera également reléguée au second plan pour ne pas dire renvoyée aux calendes grecques. B. Amenzou