Le corps de l'enseignement a démarré l'année 2019 par un mouvement de colère. En effet, enseignants, cadres pédagogiques et autres fonctionnaires du secteur de l'enseignement ont observé une grève nationale jeudi. Ce débrayage de vingt-quatre heures, initié par six syndicats, affiliés aux centrales syndicales les plus représentatives, et des coordinations représentant le personnel du secteur, a été réussi à 100% dans pratiquement tous les établissements de l'enseignement secondaire et dans les écoles du primaire dans le milieu urbain et le monde rural, selon des informations concordantes. Ce qui perturbe encore, une nouvelle fois, cette année scolaire qui a démarré sur fond de polémique suscitée, à bien des égards, autour des manuels scolaires et des dérayages de pas moins de 50.000 enseignants contractuels. Selon des sources syndicales, les centrales syndicales ayant appelé au mouvement de colère de jeudi protestent contre la sourde oreille du département de tutelle qui n'a toujours pas répondu à leur cahier revendicatif. Parmi les points de ce cahier revendicatif figurent la mise en œuvre de toutes les clauses de l'accord du 26 avril 2011, un nouveau statut plus équitable pour le personnel du secteur et l'abrogation de la formule de contractualisation et l'intégration dans la fonction publique des enseignants contractuels. De même, les revendications des inspecteurs de l'éducation nationale, des cadres administratifs et des économes ont été brandies par les centrales syndicales. Cette grève, ayant paralysé le secteur, est intervenue juste après le mouvement de colère des inspecteurs de l'éducation nationale qui ont boycotté l'opération de correction des copies du concours organisé en décembre par le ministère de l'éducation nationale en vue de recruter des enseignants contractuels. Ce qui a poussé les responsables des académies régionales de l'éducation et de la formation (AREF) à confier la correction des copies du concours en question à d'autres enseignants et cadres pédagogiques, en violation flagrante des dispositions administratives en vigueur et surtout de l'éthique pédagogique. Autant dire que le secteur va mal. Et le manque de vision du gouvernement concernant ce secteur complète le reste. C'est la première fois que tous les syndicats, l'ensemble du secteur de l'enseignement, aussi bien dans son volet pédagogique qu'administratif, s'est accordé à débrayer à l'échelle nationale pour faire entendre sa voix. C'est dire que la colère est à son paroxysme.