Depuis le début de la propagation du virus au Royaume, et pour assurer la continuité de l'enseignement tout en protégeant les étudiants, le ministère de l'éducation nationale a annoncé la fermeture des écoles et universités et a instauré les cours à distance. Tout en écartant le spectre de l'année blanche, le ministère de l'éducation nationale travaille sur différents scénarios d'après le déconfinement dans le but de sauver cette année scolaire 2019/20 et assurer le passage des examens dans de très bonnes conditions, surtout coté sanitaire. Mais l'image semble toujours floue devant le département de Saïd Amzazi, surtout pour les classes décisives (à examen), notamment le Baccalauréat, avec la date du déconfinement qui s'approche à grands pas (20 mai) et qui risque d'être prolongé si la situation épidémiologique dans le pays ne s'améliore pas. Face à cette impasse, et « pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire au Maroc», le ministère de l'éducation nationale consulte les syndicats les plus représentatifs du secteur, ainsi que d'autres partenaires, pour recueillir les scénarios possibles du passage des examens et la reprise des cours, après le déconfinement ou encore si celui-ci est prolongé. Joint par Hespress FR, Abdelghani Raki, secrétaire général du syndicat national de l'enseignement affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT) nous a indiqué que la CDT, a reçu ce mardi 5 mai, et pour la première fois, l'appel du ministère de l'éducation nationale pour consultation sur deux questions primordiales, à savoir comment poursuivre l'année scolaire, et comment organiser les examens, ce que le syndicaliste estime comme « déjà pas mal ». Cette démarche de consultation a également été observée auprès de plusieurs branches syndicales dans différentes régions du Royaume, poursuit le syndicaliste, qui nous affirme que la branche syndicale de la région de Laayoune-Sakia Hamra a reçu une note officielle de l'académie régionale lui demandant de lui livrer également ses scénarios sur la sortie de crise. Cela dit, les étudiants et les parents sont toujours, ce qui joue sur leur psychique, et ce, devant le silence total de la tutelle. Interpellé sur ce point, Raki avance que justement, « le ministère de l'éducation est en train de chercher des réponses à ces questions, auprès des syndicats et de ses partenaires (associations, centres de formation…), pour pouvoir éclairer et les élèves, et les parents, mais aussi les enseignants et cadres de l'enseignement sur le scénario d'après le confinement». Cependant, cette consultation syndicale réalisée par le MEN, n'est pas « systématique dans tout le Maroc», souligne Raki qui assure que les échos qu'ils ont reçus sont faibles pointant ainsi du doigt le département de Said Amzazi, qui ne les a intégrés dans le débat qu'aujourd'hui alors que le Covid-19 est apparu au Royaume en mars, soit 2 mois après. « Nous sommes le 5 mai, nous sommes à la fin de la deuxième phase de confinement, et le ministère de l'éducation ne nous consulte qu'aujourd'hui. Normalement, cela devait être fait au début de la crise sanitaire. Et nous avons remonté cela au MEN. C'est ce qui les a poussé à nous consulter peut-être. Parce qu'il y a des régions qui ne savent vraiment pas comment gérer l'après confinement », nous dit-il. En effet, d'après le syndicaliste, « il y a des régions qui prennent la question très au sérieux, et qui se trouvent vraiment devant une impasse. L'Etat n'a pas de réponse sur les scénarios de déconfinement pour le secteur de l'enseignement, le MEN non plus. Et du coup ils cherchent auprès de tous les partenaires, des idées qui peuvent leur être utiles, pour sauver l'année scolaire et assurer les examens ». Toutefois, notre interlocuteur est bien conscient, et nous le fait savoir, que tout cela dépend au final de la situation épidémiologique dans le pays.