Sur la base des données recueillies jusqu'au 30 mars dans son rapport trimestriel, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) s'attend à une récession significative de l'économie nationale. Le croissance économique devrait notamment être de l'ordre de 0,7%, au lieu de 1,1% prévu en début d'année. Cette baisse de prévision en terme de croissance éconolique, le HCP l'impute principalement à la baisse de la valeur ajoutée agricole de 4,4%, au lieu de 3,1%, du fait de la baisse de la production agricole, notamment des céréales dont la production a baissé à « son plus bas niveau depuis 2007 ». Il est également prévu, selon l'institution d'Ahmed Lahlimi, que la valeur ajoutée des activités non agricoles ralentisse pour atteindre une croissance estimée à 1,4%, au lieu de 1,6% attendue le 7 avril, en raison de la baisse des activités secondaires, soit une des conséquences du faible rythme de croissance de la transformation de biens. Les activités tertiaires maintiendront, pour leur part, un rythme modeste, de près de 2,6%. Le HCP explique qu'en dépit de la baisse de la demande extérieure du Maroc, le volume des exportations nationales devrait augmenter légèrement d'environ 0,3%, provenant de l'amélioration des quantités exportées de phosphate et de ses dérivés, par rapport à une diminution de sa valeur de prés de 5%, selon la variation annuelle. Il est également probable, précise le rapport, que le volume des importations de biens augmentera au cours de ce premier trimestre 2020, au rythme de 1%, au lieu des 3% enregistrés l'an dernier, « de sorte que la contribution de la demande extérieure nette à la croissance totale atteindrait 0,3 point à la fin du premier trimestre 2020 », note le HCP. Sans surpris, la demande intérieure devrait également connaître un ralentissement au cours de ce premier trimestre 2020, ce qui est l'une des conséquences de l'état d'urgence sanitaire déclaré par le gouvernement. Elle contribuera, selon le rapport, d'un seul point à la croissance globale, au lieu des 1,6 points attendus. Ce ralentissement global des indicateurs clés de la croissance économique est attribué à une baisse des investissements bruts de 2,4%, au lieu de 1,2%, « compte tenu de la forte pression sur la contraction des stocks et d'une baisse des investissements dans les matériaux industriels et la construction ». En revanche, les dépenses des ménages axées sur la consommation connaîtront une certaine amélioration selon les courbes du HCP, notamment pour les denrées alimentaires, pour atteindre une augmentation de 1,9%, tandis que la consommation publique atteindra une croissance d'environ 3,6%, au cours de la même période.