La croissance économique aurait reflué à +0,7% au premier trimestre, au lieu de +1,1% arrêté le 7 avril, indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans une note relatant ses nouvelles estimations de la croissance économique pour les premier et deuxième trimestres 2020. Selon le HCP, les données les plus récentes collectées jusqu'au 20 avril mettent en évidence un ralentissement plus sensible de l'activité durant le premier trimestre 2020, avec une croissance économique qui aurait reflué à +0,7%, au lieu de +1,1% arrêté le 7 avril. Cette révision à la baisse serait attribuable à l'accentuation du repli de la valeur ajoutée agricole à -4,4%, suite aux faibles performances des productions végétales, en l'occurrence les céréales dont la production se serait abaissée à son niveau le plus bas depuis 2007, explique le HCP. Hors agriculture, la croissance de la valeur ajoutée aurait décéléré pour atteindre +1,4%, au lieu de +1,6% prévue le 7 avril. Les activités secondaires se seraient principalement celles les plus contractées, avec un abaissement du rythme de croissance des industries manufacturières et de l'électricité. S'agissant de la croissance du secteur tertiaire, elle serait restée modérée, s'établissant à 2,6% au premier trimestre 2020, estime la même source. Malgré le reflux de la demande étrangère adressée au Maroc, les exportations de biens et services en volume auraient augmenté de 0,3% au premier trimestre. “Les exportations des phosphates et dérivés auraient fait preuve d'une plus forte résilience que prévu, avec une sensible hausse en volume, pour une baisse en valeur limitée à -5,5%”, explique le HCP. Quant aux importations, elles auraient ralenti en affichant une augmentation de 1% seulement, au lieu de +3% un an plus tôt, situant ainsi la contribution de la demande extérieure nette à la croissance du PIB à -0,3 point. En outre, le soutien apporté par la demande intérieure à la croissance économique se serait affaibli au premier trimestre 2020, avec une contribution limitée à un point, au lieu de 1,6 point prévu au 7 avril. Les dépenses de consommation auraient été, certes, plus dynamiques avec une hausse de 1,9% de la consommation finale des ménages, boostée par la hausse des dépenses alimentaires et une progression de la consommation des administrations publiques de 3,6%, estime la même source. Toutefois, l'investissement aurait affiché un repli de 2,4%, au lieu d'une hausse de 1,2% arrêté le 7 avril. Cette régression s'explique principalement par “le mouvement de déstockage plus important des entreprises et d'un ralentissement de l'investissement en équipement industriel et en immobilier”.