Elle serait amputée de 8,9 points au 2ème trimestre 2020 Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a revu à la baisse ses principales prévisions de croissance économique pour le premier et le deuxième trimestre 2020. L'économie nationale est dans une mauvaise passe comme l'attestent les nouvelles prévisions du HCP. En effet, la croissance économique nationale serait amputée de 8,9 points, au deuxième trimestre 2020, par rapport à son évolution d'avant-crise Covid-19, au lieu de -3,8 points prévus au 7 avril. Ainsi, la perte due à la crise provoquée par le Covid-19 est estimée à 29,7 milliards DH au premier semestre de 2020, au lieu de 15 milliards DH prévus au 7 avril. Par secteur d'activité, la croissance de la valeur ajoutée agricole s'établirait à -4,2% au deuxième trimestre 2020, alors que celle des activités non agricoles se replierait de 6,9%. Le secteur tertiaire pâtirait de la réduction du commerce et des transports et de l'arrêt quasi total de l'activité dans l'hébergement et la restauration et la valeur ajoutée du secteur secondaire se contracterait de 8,9%, en variation annuelle. Le HCP signale un repli de la demande intérieure avec le prolongement de la période de confinement sur plus de la moitié du deuxième trimestre. La croissance de la consommation des ménages devrait fléchir de 1,2% au deuxième trimestre 2020. Ce fléchissement s'explique par le repli des dépenses de l'énergie, des biens durables, de transport, de restauration et de loisirs. L'investissement devrait poursuivre son repli au rythme de -26,5% par rapport au deuxième trimestre 2019, pâtissant d'une accentuation du mouvement de déstockage des entreprises. Le HCP estime que l'aggravation de la crise sanitaire Covid-19 pousserait les entreprises à limiter au maximum leurs besoins de financement, dans un contexte d'incertitude quant à la reprise de la demande. Dans ces conditions, le PIB global devrait régresser de 6,8% au deuxième trimestre 2020, en variation annuelle. En raison de la propagation de la pandémie du Covid-19 et du prolongement des périodes de confinement dans plusieurs pays, la croissance de la demande étrangère adressée au Maroc a été révisée à la baisse, pour atteindre -12,5% au deuxième trimestre 2020, au lieu de -6% prévue au 7 avril, suite au fléchissement attendu des importations des principaux partenaires commerciaux du Royaume. Face au recul de cette demande étrangère, les exportations de biens et services en volume devraient se replier de 6,1%. Pour leur part, les importations devraient fléchir de 8,4%, subissant la baisse de la demande pour les produits bruts, les biens d'équipement et les biens de consommation. Un ralentissement plus sensible de l'activité durant le premier trimestre Les données les plus récentes collectées par HCP jusqu'au 20 avril mettent en évidence un ralentissement plus accentué de l'activité durant le premier trimestre 2020, avec une croissance économique qui aurait reflué à +0,7%, au lieu de +1,1% arrêtée le 7 avril, sur la base des informations collectées jusqu'au 31 mars. Cette révision à la baisse serait attribuable à l'accentuation du repli de la valeur ajoutée agricole à -4,4%, suite aux faibles performances des productions végétales, en l'occurrence les céréales dont la production se serait abaissée à son niveau le plus bas depuis 2007. Hors agriculture, la croissance de la valeur ajoutée aurait décéléré pour atteindre +1,4%, au lieu de +1,6% prévue le 7 avril. Selon le HCP, les activités secondaires se seraient le plus contractées, avec un abaissement du rythme de croissance des industries manufacturières et de l'électricité. La croissance du secteur tertiaire resterait modérée, s'établissant à 2,6% au premier trimestre 2020. Par ailleurs, le soutien apporté par la demande intérieure à la croissance économique se serait affaibli au premier trimestre 2020, avec une contribution limitée à un point, au lieu de 1,6 point prévu au 7 avril. Les dépenses de consommation auraient été plus dynamiques avec une hausse de 1,9% de la consommation finale des ménages, boostée par la hausse des dépenses alimentaires et une progression de la consommation des administrations publiques de 3,6%. Cela dit, l'investissement aurait affiché un repli de 2,4% au lieu d'une hausse de 1,2% arrêtée le 7 avril. Cette régression s'expliquerait principalement par un mouvement de déstockage plus important des entreprises et d'un ralentissement de l'investissement en équipement industriel et en immobilier. Enfin, le HCP relève que les exportations de biens et services en volume auraient augmenté de 0,3% au premier trimestre. Les exportations des phosphates et dérivés auraient fait preuve d'une plus forte résilience que prévu, avec une sensible hausse en volume, pour une baisse en valeur limitée à -5,5%. Un ralentissement des importations est à relever avec une augmentation de seulement 1% au lieu de 3% l'année précédente. Et par conséquent, la contribution de la demande extérieure nette à la croissance du PIB est de -0,3 point.