Le rythme de croissance de la demande intérieure aurait décéléré au premier trimestre 2020 sous l'effet de la crise sanitaire Covid-19, estime le Haut-Commissariat au plan (HCP). «La consommation des ménages aurait ralenti, au T1-2020, affichant une hausse de 1,2%, en variation annuelle. Cette décélération aurait, principalement, concerné les dépenses des ménages en biens durables, en habillement, en transport et tourisme», ressort-il de la note de conjoncture trimestrielle du HCP. La consommation des administrations publiques se serait, à l'inverse, affermie de 3,2%, dans le sillage de la hausse des dépenses de fonctionnement, relève la note, ajoutant que l'évolution de l'investissement aurait été sensiblement tempérée par le ralentissement de l'investissement en équipement industriel et le renforcement de l'atonie de l'investissement immobilier. En variation annuelle, la croissance de l'investissement se serait limitée à 1,2% au deuxième trimestre 2020, précise la note. En l'absence de la crise sanitaire, la demande intérieure aurait continué de soutenir la croissance économique, avec une hausse de la consommation des ménages de 2,7%. L'investissement devrait, pour sa part, poursuivre son redressement au rythme de 2,3%, dans le sillage d'une amélioration de l'investissement en équipement. Au premier trimestre 2020, les prix à la consommation auraient augmenté, pour leur part, de 1,4%, en glissement annuel, au lieu de +0,7%, poursuit la note, attribuant cette évolution à un accroissement de 1,8% des prix des produits alimentaires et de 1,2% de ceux des produits non-alimentaires. L'inflation sous-jacente, qui exclut les tarifs publics, les prix des produits frais et de l'énergie, aurait, en revanche, quasiment stagné, se situant à 0,6% sur un an au lieu de 0,7%, un trimestre plus tôt, dans le sillage de la baisse des prix des produits hors frais (-0,1 point de contribution). Par ailleurs, la masse monétaire aurait évolué au rythme de 3,6%, au cours de la même période, après +3,7% un trimestre auparavant. Le besoin de liquidité des banques se serait globalement abaissé, sous l'effet de la réduction du taux de la réserve monétaire de 4% à 2%. Les créances nettes sur l'administration centrale auraient de nouveau accéléré, selon les prévisions du HCP, marquant une hausse de 9,7% de l'endettement monétaire du Trésor. La croissance des créances sur l'économie se serait, pour sa part, modérée au début de l'année 2020, avec un encours en hausse de 4,8%, au T1-2020 et en glissement annuel, au lieu de +5,4% au dernier trimestre 2019. Le HCP tient à noter que les taux d'intérêt sur le marché interbancaire auraient baissé de 5 points de base, en glissement annuel, se situant à 2,22% au premier trimestre 2020, dans le sillage de la décision de Bank Al Maghrib d'abaisser son taux directeur de 25 points de base au mois de mars 2020. Parallèlement, les taux auraient diminué sur le marché des bons du Trésor. Les taux d'intérêt à 1 an, 5 ans et 10 ans auraient reculé, en moyenne et en variation annuelle, de 18, 41 et 52 points de base, respectivement. Le marché des actions aurait connu au premier trimestre 2020, l'une des plus grandes baisses réalisées au cours des vingt dernières années, suite aux incertitudes liées à la pandémie COVID-19 et son impact sur l'activité économie nationale, notamment au mois de mars., précise la note, faisant remarquer que les indices boursiers MASI et MADEX auraient fléchi de 11,1% et 11% respectivement, en glissements annuels, après des hausses de 7,1% et 7,4%, au trimestre précédent. La note du HCP a été élaborée selon une double approche. La première présente ce qu'auraient été les estimations de la croissance économique aux premier et deuxième trimestres avant l'avènement du COVID-19, tandis que la deuxième approche tient compte des effets du Covid-19 sur les principaux indicateurs conjoncturels au cours de la période de confinement.