Les manifestations hebdomadaires du Hirak en Algérie continuent de rassembler autant que le premier jour malgré les tentatives des autorités d'asphyxier les leaders d'opinion et les journalistes. Dans la capitale, un nouveau slogan a été adopté par la foule défilant dans une ambiance pacifique. « Abane khala oussaya, dawla madania machi askaria » (Abane a laissé un héritage, un Etat civil et pas militaire », ont scandé les manifestants dans les rues algéroises, notamment dans la rue Asselah Hocine qui était noire de monde cet après-midi. A Oran, la mobilisation est la même, les manifestants battent la pavé avec conviction et détermination appelant à une justice libre et indépendante, qui fait partie des principales revendications du Hirak, qui a vu beaucoup de manifestants privés de leur liberté. A Sidi Bel Abbès par contre, les citoyens ont été empêchés par les services de l'ordre de manifester, un habitude qu'ont pris les autorités depuis les élections 12 décembre dernier. Ce vendredi intervient aussi dans un contexte compliqué pour les journalistes, surtout depuis que le journaliste Khaled Drareni, a été arrêté la veille par les services de sécurité qui l'ont interrogé pendant plus de 7 heures. Suite à cette interpellation, le collectif des journalistes algériens unis (CJAU) a dénoncé cette arrestation « arbitraire ». « Suite à l'interpellation arbitraire de notre porte-parole, M. Khaled Drareni, nous, les membres du collectif des journalistes algériens unis, dénonçons ces pratiques qui portent atteinte à la liberté de la presse, ont indiqué les membres du collectif. Limitation des espaces pour les manifestants, les deux trottoirs de la rue Abdelkrim Khettabi bloqués par un véhicule tout terrain, camions de police des deux côtés de la chaussée #الجزائر#الحراك_47#الجمعة_47#Alger#Algerie#Vendredi_47 pic.twitter.com/ARBELGZv7m — Khaled Drareni (@khaleddrareni) January 10, 2020 Khaled Drareni est un journaliste correspondant pour TV5 Monde, connu pour ses tweets hebdomadaires relatant les faits phares en vidéo et en images, des manifestations du Hirak. Il est intervenu sur plusieurs chaîne de télévision internationales pour parler du Hirak. Le communiqué du collectif des journalistes algériens, ajoute par ailleurs que Khaled Drareni a été sommé, lors de son interrogatoire, d'arrêter ses publications « subversives » sur Twitter et de ne plus « induire en erreur l'opinion publique ». Le collectif ajoute que les officiers ayant interrogé le journaliste qu'il s'agissait du « dernier avertissement » et dénonce « fermement le harcèlements et la répression dont sont victimes les journalistes qui refusent de se plier à la ligne éditoriale imposée par le pouvoir ».