Malgré un dispositif sécuritaire totalement étouffant et les intimidations des forces de sécurité plusieurs milliers d'étudiants ont manifesté, aujourd'hui mardi 16 mars à Alger, dans une nouvelle manifestation à l'encontre d'un régime confronté depuis des semaines à un retour dans la rue du mouvement populaire Hirak. Accompagnés par de nombreux citoyens, les étudiants ont marché à nouveau à Alger pour marquer le 108ème mardi du Hirak estudiantin. La marche a démarré à 11h00 et s'est dirigée vers le centre-ville d'Alger. Les manifestants ont changé à plusieurs reprises d'itinéraires en empruntant d'autres boulevards que ceux traditionnellement pris afin d'éviter les cordons de police à travers leur trajet mais surtout pour pouvoir manifester leur colère. La marche s'est donc ébranlée depuis la Place des Martyrs, et en vue de contourner le dispositif sécuritaire qui les empêchent généralement d'accéder à leur destination (Place Audin), les manifestants ont pris la direction de la rue Asselah Hocine avant de s'acheminer vers la Grande Poste. Une intention qui a été toute de succès. Les manifestants ont repris plusieurs slogans contre le régime et scandé comme de coutume les éternels cris : « Algérie libre et démocratique », « Etat civil et pas militaire », « Justice indépendance », « presse libre »... Les étudiants ont également brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « La liberté de la presse, une revendication du Hirak », « Nous continuerons de marcher jusqu'à ce que le changement se concrétise »...Ce 108ème mardi du Hirak estudiantin parti sur la base d'une marche pacifique revendiquait comme à l'accoutumée le changement du système et réitérait l'attachement de la jeunesse algérienne au Hirak populaire jusqu'à la concrétisation du "changement radical" qu'elle revendique de toute sa volonté. Les protestataires ont représailles les slogans habituels et ont conspué le président mal élu, Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019 lors d'un examen massivement boycotté, "Tebboune Mezawer jabouh L3assker, makach Char3iya ". Tebboune a été placé par les militaires sans aucune légalité. Les étudiants ont en outre exigé la libération de tous les détenus d'opinions, et notamment leur camarade, Miloud Ben Rouane toujours en prison. Les manifestants ont rejeté enfin la tenue des élections législatives anticipées prévues le 12 juin prochain. Le refus de ces élections a été une nouvelle fois exprimée haut et fort à travers plusieurs pancartes et slogans. Les manifestants ont parcouru les grands axes menant vers la Grande Poste où ils ont organisé un sit-in, avant de poursuivre leur marche vers la Place Audin, les protestataires ont également tenter de marcher vers l'assemblée nationale populaire APN mais ils en ont été empêchés par d'imposants dispositifs policier. Pour l'heure, aucune arrestation n'a été signalée. Mais une atmosphère très tendue semble régner ce mardi dans les rues de la Capitale Alger. D'autant plus que la veille, plusieurs milliers d'automobilistes sont restés bloqués par le dispositif spécial mis en place par les services de sécurité à l'occasion de la marche prévue par des retraités, des radiés de l'armée, des invalides et de leurs ayants droit pour exiger la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. Des embouteillages ont été provoqués par les barrages sécuritaires filtrant la circulation automobile au niveaux des principaux accès routiers menant vers le centre de la capitale Alger. A ses portes de violents affrontements ont opposé les forces de sécurité à des centaines de retraités, radiés de l'armée, des invalides et de leurs ayants droit. Ces affrontements se sont déroulés ce mardi matin à l'entrée de la localité de Bentalha, située à environ 15 kilomètres au Sud d'Alger. A Béjaia, les forces de sécurité ont réprimé sévèrement les étudiants de l'Université Abderrahmane Mira qui ont tenté d'organiser une imposante marche dans les rues de la ville. Des étudiants ont été passés à tabac et d'autres ont été brutalement bastonnés. Des témoins oculaires font état de plusieurs blessés parmi les étudiants qui ont tenté de se mobiliser pacifiquement. Plusieurs voix se sont élevées ce mardi pour dénoncer ces répressions jugées sauvages et surtout injustifiées. تغيير المسلك، المتظاهرين يواصلون مسيرة الثلاثاء، شعارات مناهضة للنظام #ثلاثاء_الجزائر #الحراك pic.twitter.com/iQZhJfQt9w — Khaled Drareni (@khaleddrareni) March 16, 2021