28 semaines se sont écoulées depuis la première marche collective des Algériens dans la rue pour exprimer leur volonté de construire une nouvelle Algérie basée sur la souveraineté populaire, et le jugement de toute personne corrompue. Comme de coutume depuis le début du hirak populaire algérien, le 22 février 2019, les protestataires ont sillonné les rues d'Alger, dans des marches pacifiques, après la prière du vendredi. Ils y ont réaffirmé leur détermination à poursuivre le hirak jusqu'à satisfaction de toutes les revendications soulevées depuis plus de six mois. Cette conviction a été constatée à travers des pancartes et slogans brandis, et qui reflètent espoirs et visions de l'Algérie de demain. "Le peuple est déterminé à poursuivre le hirak jusqu'à l'instauration d'un Etat des institutions"; "appliquez les articles 7 et 8 et rendez le pouvoir au peuple" sont, entre autres, les slogans inscrits sur les pancartes et banderoles des manifestants qui réitèrent leur attachement à leurs revendications allant dans le sens de donner les responsabilités à des figures qui "n'ont aucune relation avec l'ancien régime" et "la restitution de la souveraineté au peuple, source de tout pouvoir". A l'instar des précédents vendredis, la lutte contre la corruption et la traduction en justice des personnes impliquées dans ce fléau ont été vivement réclamés par les manifestants. Ces derniers ont insisté sur l'impératif de sanctionner tous les corrompus et de récupérer les fonds détournés, à travers une véritable lutte sans relâche. Les protestataires, qui ont sillonné les rues Didouche Mourad, Hassiba Benbouali et Colonel Amirouche, ont appelé aussi à la libération des détenus arrêtés lors des précédentes marches. Cependant, un dispositif sécuritaire a été déployé pour empêcher les manifestants d'arriver à la Grande-Poste à partir de la Place Maurice Audin, et ce pour des raisons sécuritaires, selon les autorités concernées. Les deux tunnels de la faculté centrale et de Amirouche sont toujours fermées devant les manifestants. Ces derniers ont réitéré également leur refus de mener tout dialogue avant le départ de tous les symboles de l'ancien régime y compris les partis politiques et les associations, et en particulier ceux ayant des relations avec "la issaba", appelant également à leur dissolution pour entamer une nouvelle phase. Dans un geste de citoyenneté dont les algériens sont coutumiers, les jeunes ont organisé des "opérations de nettoyage" des lieux dès que les manifestants ont commencé à se disperser.