La ministre de la Solidarité, du Développement social, de l'Egalité et de la Famille a clôturé ce jeudi à Salé la 17ème campagne nationale de sensibilisation sur les violences faites aux femmes, sous le thème « L'implication des jeunes dans la lutte contre les violences à l'égard des femmes et des jeunes filles ». Une campagne qui a duré près d'un mois (du 25 novembre au 20 décembre derniers) que la responsable gouvernementale espère « perdurer dans les consciences », puisqu'elle vise à faire des jeunes Marocains des partisans et des défenseurs de la « non-violence » à l'égard des femmes. « Nous avons voulu à travers cette cérémonie de clôture de relever les plus importants résultats de cette campagne axée sur la jeunesse », a expliqué Jamila El Moussali au cours de son discours en présence de nombreux responsables de différents départements publics et acteurs associatifs. Pour la première fois, cette 17e édition de la campagne a en effet placé les jeunes comme partenaires essentiels dans la lutte contre la violence faite aux femmes. « Les jeunes marocains ont exprimé un haut niveau de conscience et une volonté certaine de s'engager dans cette grande campagne nationale », s'est félicitée la ministre, en ajoutant que son département «voulait que cette campagne soit sociétale, et donc impliquant des artistes, des intellectuels et des sportifs de haut niveau». Dans un contexte, Jamila El Moussali a souligné l'importance que revêt l'inculcation d'une culture préventive en expliquant que la lutte contre les formes de violence à l'égard des femmes et des filles peut se faire selon deux approches : Une approche inclusive qui contient deux volets que sont la prévention et l'institution d'une culture qui rejette la violence, notamment chez les jeunes. Et en même temps une approche restrictive à travers la Loi 103.13 relative à a lutte contre les violences faites aux femmes. Photo Mounir Mehimdate «Le traitement de ce phénomène passe aussi par l'analyse des données collectées et la réflexion autour des causes le produisent », a-t-elle précisé. S'agissant du timing, Jamila Moussali a déclaré : « Nous ne voulons pas que la Campagne soit liée au mois où nous l'avons lancée, mais nous souhaitons son extension par la diffusion d'idées qui renvoient à l'importance de respecter le droit de la femme marocaine et de respecter sa dignité ». Elle poursuit sur ce registre en disant qu' « évidemment nous ne voulons pas faire de l'homme un ennemi de la femme, d'où le slogan permanent choisi +Marocains unis et contre la violence à l'égard des femmes mobilisés+. C'est donc une affaire de société et non d'un secteur gouvernemental ou d'un sexe contre l'autre ». Les jeunes, victimes et bourreaux S'agissant de l'efficacité de cette campagne, les premiers chiffres présentés par le Direction de la Femme indiquent que l'interaction du public marocain est estimée entre 5 et 6 millions. «Les résultat étaient également très bons au niveau des médias publics qui se sont engagés avec beaucoup de sérieux dans cette campagne, Sans oublier les programmes télévisés et les forums qui ont connu une participation massive des jeunes», a rapporté Jamila El Moussali. Les résultats de la deuxième Recherche nationale sur la violence à l'égard des femmes menée par le ministère ont par ailleurs montré que la catégorie des jeunes est au cœur du problème en tant que victime, car les femmes âgées entre 18 et 29 ans sont les plus exposées à la violence, en particulier la violence corporelle, sexuelle et électronique. Photo Mounir Mehimdate Et pour 56,4 % des agresseurs dans les lieux, leur tranche d'age entre 19 et 34 ans. « Ceci démontre que les jeunes sont concernés, en tant que victimes mais aussi en tant qu'agresseurs, et donc qu'il font partie du problème, mais également de la solution ». Rappelons que les jeunes constituent une proportion importante de la pyramide des âges marocaine. La tranche d'âge des jeunes marocains entre 15 et 34 ans représente plus de 34% de la population totale du pays. C'est ce qui explique que cette Campagne nationale a visé plus de 11 millions de Marocains.