L'année 2019 a été riche en événements économiques. Pas un mois n'est passé sans parler du trio Moulay Hafid Elalamy, Abdellatif Jouahri et Mohamed Benchaâboun, marquant à chaque fois de nouveaux projets et chantiers pour le développement du tissu socio-économique marocain, que ce soit au niveau local qu'à l'international. Retour sur les faits marquants de l'année. Comme pour chaque année, le royaume a procédé à de nombreuses réalisations économiques, certaines pour le développement au niveau national et sur le continent africain, d'autres pour lui permettre de se hisser sur le marché international, et de se faire une place parmi et auprès des puissances économiques du globe. Janvier : Pêche, hydrocarbures et fisc Le début de l'année 2019 a été marqué par la ratification du nouvel accord de pêche entre le Maroc et l'Union Européenne (UE). Le nouveau partenariat a été réalisé de façon à mettre en valeur les richesses maritimes du royaume, mais surtout pour lui profiter, contrairement à la version précédente du document. Ainsi, le cap a été mis sur le développement des provinces du sud, tout en protégeant les ressources du royaume contre la surexploitation. Par ailleurs, la SAMIR, qui a été visée par deux plaintes colossales. Après avoir échoué le navire, Mohammed Al-Amoudi, fuyant le Maroc, a pensé intelligent de se « réfugier » en Arabie Saoudite. Bémol, celui-ci y a été interpellé pour corruption, dans le cadre de la campagne initiée par le prince hériter MBS en ce sens. Il aura fallu l'intervention de l'Ethiopie, son pays d'origine, pour qu'il soit libéré. Toutefois, celui-ci s'est vu « allégé » d'un montant inconnu en échange de sa remise en liberté. De retour au Maroc, la Direction Générale des Impôts (DGI) a décidé d'entamer l'année sous le signe de la transparence. En effet, il a été procédé à la mise en place de nouvelles mesures de taxation concernant les dépenses personnelles des contribuables. Et ce ne sont pas moins de 24 mesures qui ont été instaurées en ce sens, au bonheur de la DGI. Février : Reconnaissance faciale et éco-énergie Le Maroc est à la pointe des nouvelles technologies. Cela s'étend même à l'adoption de mesures intelligentes et modernes pour ce qui est des données personnelles des citoyens. En plus des CIN biométriques, il a été proposé d'inclure la reconnaissance faciale, plus particulièrement de l'iris, en tant que nouveau moyen de contrôle d'identité. Cette mesure a été proposée dans le cadre du projet de loi n° 72-18, sans que rien ne soit fait toutefois dans ce sens. Par ailleurs, le royaume s'impose aujourd'hui en tant que référence de l'énergie verte sur le continent et dans le monde. En février dernier, le royaume avait réussi à porter sa production à 35 %, notant que l'objectif à l'horizon 2020 est de porter celle-ci à 42 %. Le Maroc mise grand dans le chantier de l'énergie renouvelable, chantier dans lequel il « brille » grâce au projet solaire Noor. Mars : Le crédit automobile 0 % quitte la route Peu profitable aux organismes de financement, le crédit 0 % pour l'automobile a été banni. Les concessionnaires automobiles ont été lourdement impactés par cette décision, et ont dû revoir leurs stratégies marketing, afin d'attirer des clients dont le pouvoir d'achat ne permet pas d'acquérir un véhicule neuf. Cette décision, fortement appuyée par Bank Al-Maghrib (BAM), a été justifiée par le fait que le prix des véhicules neufs vendus via crédit ne doit en aucun cas dépasser celui d'un véhicule acheté comptant. Avril : Le CNIF pointe le bout de son nez, les OPCI entament leur danse L'inclusion financière des différentes couches socio-économiques est une priorité du royaume. Dans ce sens, BAM et le ministère de l'Economie et des Finances (avant l'ajout de la Réforme de l'Administration, faisant de lui le MEFRA, suite au remaniement ministériel) se sont alliés pour mettre en place le Conseil National d'Inclusion financière (CNIF), dont l'objectif est de faciliter l'accès aux services financiers pour tous. Celui-ci se veut en tant que concrétisation sur le terrain de la Stratégie Nationale d'Inclusion Financière (SNIF), lancée il y'a de cela une année. L'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a donné son feu vert aux organismes de gestions de placement collectif immobilier (OPCI). Il est attendu à ce que les OPCI apportent un nouveau souffle pour le secteur financier, surtout qu'ils permettent d'avoir des rendements supérieurs aux produits financiers avec des risques moins importants, en plus de prix d'actifs assez accessibles. Mai : Fiscalité et oignon Les 3es assises de la fiscalité ont été l'occasion de dresser l'état des lieux et de présenter différentes actions au profit du régime fiscal national. L'objectif étant de lutter contre les disparités à ce niveau, notamment à cause des fraudes et autres actes de corruption, mais aussi de l'insouciance de certains acteurs économiques à se conformer à la législation fiscale. Le point phare a d'ailleurs celui de la proposition de la mise en place d'un code des impôts unique. Loin de la fiscalité, les internautes nationaux ont exprimé leur mécontentement face à la flambée des prix de l'oignon sur le marché. Ceux-ci ont eu recours aux réseaux sociaux, qui ont démontré une fois de plus l'étendue de leur pouvoir à influencer l'opinion publique, pour lancer le hashtag « #laisselepourrir », afin de manifester contre cette hausse des prix injustifiée. Juin : Des investissements à la pelle Le Maroc est une terre d'investissement en Afrique. Le royaume se positionne en tant que hub pour les investisseurs étrangers, qui désirent développer leurs activités en Afrique, mais aussi de plateforme d'échange pour les acteurs économiques du continent qui souhaitent s'ouvrir sur le monde. Dans ce sens, le royaume a été classé dans le Top 5 des pays africains qui attirent le plus d'IDE. Par ailleurs, la DGI et l'Agence Nationale de la Conservation Foncière du Cadastre et de la Cartographie (ANCFCC) ont procédé au lancement d'un référentiel immobilier unique, dont l'objectif est de réduire les litiges du secteur, mais aussi de faciliter l'accès à l'information pour les différentes parties prenantes, notamment les citoyens, les médias et l'administration. Mais le point le plus important durant cette période fut la cession de 5,8 millions d'actions détenues par l'Etat dans Maroc Telecom. 25.861 souscripteurs d'une quarantaine de nationalités, ont pris part à l'opération, générant 33,82 milliards de dirhams de demande sur les titres, pour une offre de 2,1 milliards de dirhams. Juillet : Benchaâboun, homme de l'heure Mohammed Benchaâboun s'est placé sous les projecteurs suite à l'annonce du projet de loi de finances 2020 (PLF 2020). Le ministre du MEFRA, en compagnie de son effectif, a eu la lourde tâche d'étudier et de présenter un document mettant en avant les points forts et les points faibles de l'économie nationale, mais surtout des challenges à relever par le pays pour les années à venir. Suite au discours royal, Benchaâboun a indiqué que l'accent sera mis en avant sur le développement du social. Cela se fera à travers différentes initiatives, dont le but est de lutter contre les disparités socio-économiques. Dans ce sens, le point le plus important a été la mise en place du fonds d'appui à l'entrepreneuriat, dont l'objectif est de faciliter l'accès au financement pour les porteurs de projets, mais aussi de leur fournir un accompagnement sur mesure. Août : Les armes grognent, les plantes courbent l'échine Le Maroc a de nombreux amis dans le monde, notamment les Etats-Unis. Une amitié qui coûte cher à entretenir, surtout à la vue des dépenses du royaume auprès des lobbies américains. De plus, la relation Maroc-USA va plus loin, puisque le royaume s'impose en tant que client de premier rang pour ce qui est des armes du pays de l'Oncle Sam. En effet, le royaume mobilise un budget colossal pour renforcer son arsenal, dont la majorité est en provenance des USA. Par ailleurs, l'on a pu constater que les résultats de la campagne agricole 2018-2019 ont été marqués par une baisse, résultant principalement des conditions météorologiques défavorables. En effet, les différentes cultures productrices, notamment les céréales, ont grandement souffert de la faible pluviométrie, durant ladite période, résultant dans une baisse du PIB. Cela dit, les choses devraient s'améliorer pour la campagne 2019-2020. Septembre : Driss Jettou is watching you Le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, est un homme intègre et il le prouve. Nul ne peut échapper au courroux de la Cour, surtout lorsque l'on sait que Jettou et ses limiers ont relevé différentes anomalies dans l'économie nationale, auprès de différentes administrations. Jettou a ainsi haussé le ton, appelant les concernés à apporter de l'ordre dans la gestion de leurs budgets, et à arrêter de dilapider les ressources de l'Etat sans justification. Octobre : Finance et halal, amour impossible ? Il est difficile de concevoir le secteur bancaire sans intérêts, mais cela n'est pas impossible, puisque c'est le domaine de prédilection de la finance halal. Le chantier des banques islamiques se voulait très ambitieux lors de son lancement, s'attendant à des performances au même niveau que les banques conventionnelles, mais la réalité fut autre. En effet, à ce jour, les banques halal n'ont réussi à s'approprier que moins de 1 % du marché, ce qui démontre qu'il y'a encore un long chemin à faire à ce niveau, qui devrait d'ailleurs prendre 5 années pour permettre au secteur de réellement se développer. Novembre : Vitesse, parité, attention à ce que vous buvez ! L'Office National des Chemins de Fer (ONCF) est fier d'Al Boraq, sa ligne à grande vitesse. Lancée il y'a de cela un an, Al Boraq est le premier train de son genre sur le continent africain, permettant de développer l'économie nationale, en permettant un mouvement de la force de travail rapidement entre les villes où l'activité bat son plein. Toutefois, le royaume a démontré que les disparités hommes/femmes persistent encore à ce jour dans le milieu professionnel, notant une faible présence de la gent féminine dans un univers qui reste largement dominé par les hommes. L'autre point ayant attisé la colère des consommateurs n'est autre que la contamination d'un lot d'eau en bouteille de Sidi Harazem, qui n'a éclaté à la lumière du jour qu'après un bon moment. En effet, il n'y a eu ni déclaration du ministère de la Santé, ni de l'entreprise concernée sur le coup. Hespress FR a d'ailleurs été le premier média à évoquer cette crise, avant que l'entreprise ne sorte de son silence face à la montée des réactions négatives sur les réseaux sociaux. Décembre : Bab Darna claque sa porte imaginaire Les produits du terroir marocains s'exportent bien à l'étranger, notamment pour ce qui est de l'huile d'olive et de l'argan. Concernant le premier bien, la Fédération Marocaine des Droits des Consommateurs (FMDC), présidée par Bouazza Kherrati, avait mis à la lumière du jour certaines pratiques illicites quant à la fraude dans l'huile d'olive, notamment des mélanges douteux, mais aussi de l'utilisation de pastilles pouvant mimer la composition du liquide vert. Loin de l'huile, l'un des scandales immobiliers et financiers les plus importants du Maroc a pris forme dans l'arnaque à 400 millions du groupe immobilier Bab Darna. Mohamed El Ouardi, en compagnie de ses associés, a réussi à vendre du rêve à de nombreuses victimes, mais a échappé toutefois à la justice, jusqu'à leur intervention au niveau de l'aéroport Mohammed V, où le concerné tentait de s'enfuir apparemment. Reste à savoir la tournure que prendra cette affaire dans le futur proche.