Moins d'une semaine après qu'Ahmed Zefzafi ait annoncé sa démission de la présidence de l'Association Thafra qui rassemble les familles des détenus du Hirak du Rif, son bureau dirigeant annonce son rejet de la démission présentée. Les membres de l'association ont affirmé leur attachement à la figure paternelle du leader du Hirak, Nasser Zefzafi en tant que coordinateur du mouvement familial qui demande la libération des activistes détenus. Début de semaine dernière, Ahmed Zefzafi avait diffusé une vidéo en direct sur sa page Facebook pour annoncer sa démission de toutes les responsabilités organisationnelles le liant à l'Association Thafra pour la fidélité et la solidarité. Ils déclarait ne défendre désormais que le sort de son fils Nasser Zefzafi. Le père du leader du Hirak expliquant en substance avoir « subi de nombreuses attaques de la part de certains partisans même du Hirak ». Cette situation n'aura pas beaucoup duré car les familles des détenus du Hirak tiennent visiblement à ce qu'Ahmed Zefzafi reste actif au sein de Thafra. C'est ce que son bureau dirigeant a affirmé en exprimant, sur le PV de sa dernière réunion en cette fin de semaine, sa « solidarité absolue avec le père Zafzafi ». Les familles réunies se disent conscientes des « attaques immorales », « campagnes de diffamation systématiques », et autres « fausses accusations», dont Ahmed Zefzafi se retrouve « victime ». Mais elles soulignent que l'association « ne se taira pas à partir d'aujourd'hui sur quiconque l'offense et lui porte préjudice, ou contre tout membre des familles des détenus du Hirak populaire du Rif ». Ils tiennent à lui Thafra a été créée il y a plus d'un an et demi par les familles des détenus du Hirak, sans avoir encore reçu le récépissé de reconnaissance que délivrent les Autorités locales. Mais elle continue néanmoins à tenir ses réunions, émettre des positions et organiser des actions de manifestation. Ses membres sont convenus lors de leur récente réunion de « restructurer et de renouveler le bureau dirigeant », « préciser » sa vision et son plan de travail, et de « clarifier » ses relations avec « les différents acteurs impliqués dans la question du Hirak populaire du Rif et ses détenus ». Ils soulignent également leur détermination à « ne permettre à aucune partie, interne ou externe, de profiter du contexte miné dans lequel l'association opère pour l'entraîner dans le bourbier des règlements stériles au détriment de la question des détenus politiques, de leur unité et de l'unité de leur famille ». Rappelons que dans son message annonciateur d'une démission qui aura finalement duré moins d'une semaine, Ahmed Zefzafi s'était plaint de ce qu'il a qualifié comme des « imbéciles » et désigné comme « les enfants » de sa propre région. Ces derniers lui feraient dire ce qu'il n'aurait jamais dit, a-t-il déclaré à cette occasion, indiquant qu'en raison de son âge, son état de santé ne lui permet pas « d'endurer plus diffamation ». Et d'autre part, le bureau de l'association Thafra a plaidé l'innocence de l'épouse de l'activiste Mohamed Mejjaoui (condamné à 5 ans de prison ferme), Rachida Kaddouri, renouvelant sa solidarité avec elle et continuant de suivre son cas, comme celui de toutes les familles des détenus du mouvement. L'instance s'est enfin engagée à « révéler toute la vérité sur ce qui lui est arrivé ».