Rassemblant les familles des détenus du Hirak du Rif, l'Association Thafra pour la fidélité et la solidarité vient de publier un rapport sur la situation des activistes du mouvement emprisonnés à Fès, Guercif et Nador. L'association commence par signaler que l'administration de la prison Ras El Ma à Fès « a imposé un siège » sur Nasser Zefzafi et Nabil Ahamjik, les deux principaux leaders du Hirak du Rif. Le rapport indique sur cette question qu'« il est interdit à tous les détenus de droit public qui sont avec Zefzafi et Ahamjik dans le même quartier, de les saluer et d'échanger avec eux », notant que « leurs appels téléphoniques à leur famille font l'objet d'une surveillance, avec des gardes qui se tiennent à côté d'eux et enregistrent le contenu de leurs appels ». Les familles des détenus ajoutent en ce qui concerne la prison de Ras El Ma que le leader du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi se voit « empêché de recevoir des numéros des journaux nationaux », et dénoncent une « confiscation des plaintes et des correspondances des détenus politiques » et un « retard de leur transmission aux autorités concernées ». Quant à la prison civile de la ville de Guercif où se trouvent les détenus Wassim El Boustati, Zakaria Adahchour, Samir Ighid et Mohammed El Haki, Thafra explique que leur situation « est très tragique ». « Le détenu politique Mohammed El Haki a été privé du droit à un traitement médical », déclare l'association dans son rapport, notant que ce dernier « a écrit à l'administration pénitentiaire dans le but de le transférer à l'hôpital pour le traitement d'une maladie de l'oreille qui lui cause de fortes douleurs au niveau de la tête, du cœur et de la main gauche ». Toujours sur Guercif, Thafra rapporte que l'administration pénitentiaire « continue de refuser aux quatre détenus la réception de livres, magazines et journaux que leurs familles leur ont fournis, notamment ceux liés au Rif et au Hirak ». En ce qui concerne les onze détenus à la prison de Selouane (Nador), l'association alertent du fait qu'ils « souffrent de malnutrition, de négligence médicale, et de la limitation du temps de visite et des appels téléphoniques à leurs familles ». Les familles des activistes détenus se déclarent également « surpris de la réprimande infligée à Abdelhak El Fahsi qui a déclaré dans un communiqué récent, confirmé par sa famille, avoir été battu et insulté par le directeur de la prison ». A Nador, le rapport relève que la communication entre Bilal Ahabad, Mahmoud Bouhanouch et leurs familles respective « a coupé depuis plusieurs semaines » et commente en déclarant « tout ignorer de leur situation actuelle ». Les familles des détenus du Hirak expriment à ce propos exprimé leur « condamnation » de ce qu'ils ont appelé « le mutisme du Délégué général de l'Administration pénitentiaire, en plus du Conseil national des droits de l'Homme et du ministère public concernant le sort des plaintes des détenus politiques et de leurs familles suite à la torture subie à l'intérieur des prisons ».