Des peuples se font une overdose de mobilisation. De l'Amérique latine à l'Europe, en passant par l'Afrique, l'Europe, l'Asie et le Moyen-Orient, ils n'ont qu'un seul dénominateur commun : la chute du régime en place. D'une seule voix et dans toutes les langues, que ce soit au Chili, au Liban, en Irak, en Algérie, en Espagne, à Hong Kong ou ailleurs, les peuples contre-attaquent. Hier et aujourd'hui un nouvel entrant est venu s'ajouter à la fête : le Pakistan. En effet, en ce début du mois de novembre à Islamabad, des milliers de manifestants, que d'aucuns qualifient d'« islamistes » ayant convergé de toutes les provinces du pays, se sont rassemblés pour la marche « Azadi » (pour la liberté), afin d'exiger un « dégagisme », commun aux autres peuples, le départ du premier ministre, Imran Khan. Aussi, d'embouteillages monstres, de grands axes et routes bloquées, d'écoles et autres établissements publics fermés, d'un déploiement des forces de l'ordre (environ 17 000 membres) le décor a eu vite fait d'être planté à Islamabad en ce vendredi. Une particularité cependant est à relever ici, car si pour les autres contestations elles ont été inopinées et sans aucun leader, celle-ci est plutôt teintée d'une couleur confessionnelle et bel et bien commanditée. Tant et si bien que cette marche a été interdite aux « Femmes ». Azadi est menée par le maulana, un titre honorifique dans l'Islam, Fazlur Rehman, qui dirige le Jamiat Ulema-e-Islam (JUI-F), l'un des plus grands partis islamistes du Pakistan. Le religieux, est rival de longue date du premier ministre du Pakistan, Imran Khan, et appelle à sa démission et à l'organisation d'une nouvelle élection « libre et régulière ». Il s'agit de la première contestation politique d'ampleur du gouvernement d'Imran Khan, arrivé au pouvoir à l'été 2018, suite à un scrutin dénoncé comme « manipulé » par l'opposition. De plus Imran Khan est accusé d'avoir été porté au pouvoir par les militaires, en plus de lui reprocher la gestion économique et sociale « catastrophique » des affaires du pays.