Dirigeants, confrères et famille ont exprimé vendredi leur « tristesse », leur « horreur » et leur « colère », après l'annonce officielle de la mort du journaliste américain Daniel Pearl, tué au Pakistan. C'est par le biais d'une vidéo-cassette transmise jeudi au Consulat américain de Karachi (Sud du Pakistan), que la mort du journaliste Daniel Pearl, décapité, a été annoncée. Un meurtre qui vient mettre tragiquement fin au suspens qui entourait la disparition du correspondant du Wall Street, le 23 janvier dernier, alors qu'il enquêtait dans les milieux islamistes, près de Karachi. Perçu comme un « acte de vengeance » contre le gouvernement du président Musharraf, rallié au camp occidental depuis les attentats du 11 septembre, cet assassinat a suscité ce nombreuses réactions, à l'image de celle du président américain qui, depuis Pékin, s'est déclaré « attristé et en colère », condamnant ce meurtre « criminel et barbare ». Une indignation partagée par Islamabad, mais aussi par plusieurs mouvements islamistes pakistanais dont le Jamiat Ulema-i-Islam (JUI), qui a « condamné le meurtre brutal d'un homme innocent » qui va « à l'encontre des principes de l'Islam ». Le monde de la presse a quant à lui réagi par son intention de poursuivre sa tâche d'informer. Le principal intéressé, le Wall Street Journal, qui a annoncé jeudi soir le meurtre, cet « acte de barbarie », de son correspondant à Bombay (Ouest de l'Inde), a affirmé que les « assassins pensent peut-être qu'ils vont décourager les journalistes américains de faire leur travail d'informer sur le monde. Ils vont découvrir qu'ils se sont trompés ». Une opinion rejointe par le New York Times qui a indiqué que le travail d'enquête et d'information « continuera malgré le meurtre, les ravisseurs n'ont fait que saboter leur cause par leurs actes ». De l'autre côté de l'Atlantique, les réactions étaient similaires, à l'image de Reporters Sans Frontières (RSF) qui a exhorté depuis Paris « les rédactions à ne pas déserter les territoires jugés dangereux, sur lesquels il est plus que jamais important d'informer ». La mort de Daniel Pearl, 38 ans, porte à neuf le nombre de journalistes tués en Afghanistan et au Pakistan depuis le 11 septembre.