Ahmed Raissouni a fini par réagir au débat sur les libertés individuelles qui agite la place depuis l'affaire dans laquelle était impliquée sa nièce Hajar, graciée avec ses co-accusés. Le président de l'Union mondiale des oulémas musulmans a publié une tribune où il aborde la question des libertés individuelles, mais de son point de vue. « Récemment, nous avons vu des débauchés brandir des pancartes déclarant avoir eu des relations sexuelles et avoir déjà avorté. C'est ce qu'on leur a appris, même s'il est évident qu'elles ne trouveront aucuns accès à ces pratique, ni Haram ni Halal. Elles sont devenues aveugles quant à la manière de pratiquer les « relations sexuelles sacrées ». Elles sont devenues folles et leurs voies se sont élevées pour les +relations sexuelles profanes+ », a écrit Ahmed Raissouni dans une tribune le 19 octobre, laissant entendre que toutes les femmes, et tous les hommes aussi, qui ont manifesté pour la libération de sa nièce, mais également pour défendre les libertés individuelles « appartiennent à cette catégorie« . Le président de l'Union mondiale des oulémas musulmans ne s'est pas limité à ça. Alors qu'à la date du 17 octobre, il avait remercié, via une tribune, tous ceux qui ont soutenu Hajar Raissouni, notamment les avocats, journalistes et militants, le 19 octobre, soit deux jours plus tard, il s'en est pris à eux. Ce faisant, il accuse ces mêmes militantes qu'il a remerciées la veille, d'avoir « limité le terme des libertés individuelles à quelques actes immoraux tels que la prostitution, l'homosexualité et l'adultère« . En remettant une coche, il les a littéralement traitées de «débauches». Autant de propos qui n'ont pas été du goût de sa nièce Hajar Raissouni, qui n'a pas l'air de partager les mêmes idées que son oncle. Sur sa page Facebook, la jeune journaliste de 28 ans a fait savoir, lundi 21 octobre, avoir été « stupéfaite de voir certaines personnes indépendantes tomber dans le piège, et associer son nom » à celui de son oncle Dr. Ahmed Raissouni, insistant sur le fait qu'elle a toujours critiqué ses positions sur la question des libertés individuelles. «Des positions avec lesquelles tout le monde sait que je ne suis pas d'accord » souligne-t-elle. «Je comprends que le journalisme de diffamation, nourri par ceux qui m'ont arrêtée, jouera ce rôle délibérément. Mais il est regrettable qu'il ait été adopté par des activistes et chroniqueurs indépendants, même si je sais que certains d'entre eux l'ont fait de bonne foi, mais le chemin qui mène aux pièges du pouvoir est bien intentionné », souligne la journaliste d'Akhbar Al Yaoum. استغربت وقوع بعض الشخصيات المستقلة في مقلب ذكر اسمي إلى جانب اسم الدكتور أحمد الريسوني خلال انتقادها المواقف التي عبر… Publiée par هاجر الريسوني sur Dimanche 20 octobre 2019 Hajar Raissouni poursuit dans sa publication qu'Ahmed Raissouni , « est une figure fondamentaliste, et ses positions sur la question des libertés ne s'éloigneront pas du cadre théorique et idéologique qui l'intéresse, que je sois en prison ou à l'extérieur, et à chaque fois qu'il sera interrogé sur le sujet, il dira les mêmes paroles et positions, et soyez sûrs qu'il ne deviendra pas libéral pour mes beaux yeux ». Après avoir exprimé clairement sa position quant aux propos « provocateurs » du président de l'Union mondiale des oulémas musulmans, Ahmed Raissouni, Hajar a tenu à remercier toutes les personnes qui l'ont soutenue lors de son arrestation et sa détention « arbitraires », affirmant « être solidaire avec toutes les femmes qui ont été soumises à une violence symbolique, soit de la part d'Ahmed Raissouni ou autres ».