Le nombre des détenus a atteint 78.716 à fin décembre 2016, contre 70.758 à fin décembre 2012, soit une augmentation de 11%, indique un rapport de la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion. Soulignant le phénomène de surpopulation carcérale comme une grande problématique, ce rapport annuel sur la situation des établissements pénitentiaires au Maroc au titre de l'année 2016 a affirmé qu'une légère augmentation dans la capacité d'accueil de ces établissements a été enregistrée lors de cette même période. Elle est passée de 118.140 m2 en 2012 à 146.998 m2 durant 2016, engendrant un impact négatif sur les conditions de détention des prisonniers ainsi que le niveau des services qui leur sont présentés. L'ouverture de 10 nouveaux établissements pénitentiaires en 2015 et d'un autre en 2016 n'a pas eu d'effet sur la capacité d'accueil, selon le rapport qui précise qu'en revanche, 8 autres prisons ont été fermées en raison de leur situation ne répondant aux standards requis (prisons de Tata, Zagoura, Guercif, Taouriret , Midelt, Guelmim, Inzagane et Ain kadous à Fès). Cette situation a entraîné le taux de surpopulation carcérale, pour atteindre près de 38% durant l'année 2016, alors qu'il ne dépassait pas 35% une année auparavant, souligne le rapport. La DGAPR a alors entrepris toutes les mesures pour accélérer le rythme des travaux de construction des prisons d'El Arjat 2, Tanger 2, Berkane, Nador et Es-Smara de manière à ce qu'elles soient ouvertes en 2017. Les travaux de construction de trois établissements pénitentiaires (Tan-Tan, Assilah et Oujda) ont été lancés, en vue de renforcer la capacité d'accueil des prisons et remplacer les anciennes ou celles situées à des zones d'habitation, par d'autres de nouvelle génération. Ce dernières doivent répondre aux standards modernes, en terme de surface minimum, d'aération, d'éclairage des cellules, des services de base, ainsi que des espaces dédiés aux programmes de qualification et de réinsertion, précise le document. Dans ce cadre, la DGAPR a mis en place un programme prévisionnel concernant les projets de construction de 9 nouveaux établissements pénitentiaires répondant aux standards modernes, à même de renforcer la capacité d'accueil des prisons et couvrir des provinces ne disposant pas de ces établissements, tout en respectant les critères de proximité et de conformité avec le nouveau découpage territorial du royaume, dans le cadre de la mise en œuvre du projet de la mise à jour de la carte carcérale élaborée par la délégation en fin 2015. La mise en place de ce programme est tributaire des crédits d'investissement alloués annuellement à la DGAPR, a fait savoir la délégation, plaidant pour la mise à jour de la convention cadre signée avec le ministère de l'Economie et des Finances, portant sur le financement des prisons délabrées et celles se situant dans le domaine urbain. Pour répondre aux besoins des centres de surveillance dans les établissements pénitentiaires, la DGAPR a recruté au titre de 2016, 104 cadres de surveillance et de sécurité. Cependant, cette action n'a pas eu un vrai impact sur le niveau d'encadrement qui demeure stable (1 gardien pour chaque 11 prisonniers), vu l'augmentation des membres des détenus entre 2015 et 2016, qui a dépassé les 6%. Concernant l'encadrement sécuritaire, des sessions de formation intenses ont été organisées dans ce domaine, dont 33 au profit de 3.700 fonctionnaires, contre 2.100 fonctionnaires bénéficiaires en 2015, soit une augmentation de 74%. La DGAPR a doté tous les établissements pénitentiaires de scanners et détecteurs de métaux et de torches et a procédé à la réparation du matériel défectueux, notamment les scanners et les détecteurs de métaux, ce qui a permis de détecter 10.380 téléphones portables, et l'enregistrement de 2.420 cas de saisie de drogues au titre de l'année 2016. D'un autre côté, la délégation générale veille à la mise en œuvre d'une convention de partenariat avec la Direction générale de la protection civile (DGPC), pour le renforcement du partenariat en matière de formation, du contrôle des équipements et d'intervention dans les cas d'urgence. Dans ce cadre, quelque 18 sessions de formation ont été organisées en 2016, en collaboration avec la DGPC et le Croissant rouge marocain (CRM) en matière de lutte contre les incendies et de premiers secours, au profit de 480 fonctionnaires. Veillant à l'humanisation des conditions de détention, et après une expérience très réussie en 2015, qui a couvert 30 établissements, la DGAPR a décidé de charger le secteur privé de l'alimentation des prisonniers. Un plan d'action a été également mis en place par la délégation générale, visant à améliorer l'hygiène dans les établissements pénitentiaires, en permettant à tous les détenus de bénéficier de packs d'hygiène de manière régulière, et en assurant l'entretien des salles de bains et les doter de l'eau chaude. La DGAPR prévoit, dans ce cadre, de signer un contrat avec un bureau agréé pour assurer le contrôle régulier du niveau de l'hygiène dans les établissements pénitentiaires, et élaborer des rapports d'évaluation pour entreprendre les mesures nécessaires dans des délais raisonnables.