Avec 80.000 personnes incarcérées, le nombre de détenus dans les prisons marocaines a atteint un nouveau record, selon le délégué général de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mohamed Salah Tamek. Le précédent record remontait à novembre 2015, quand 76.000 détenus avaient été comptabilisés. Ce chiffre se traduit par une augmentation de la surpopulation pénale. Les moyens matériels et humains alloués au secteur pénitentiaire n'accompagnent pas la hausse considérable de la population carcérale, avance, M.Tamek. ''Cette situation est à même d'aggraver le phénomène de la surpopulation des établissements pénitentiaires, ainsi les différentes conséquences négatives qui en résultent.'' Précise,M.Tamek, lors de la présentation du projet de budget sectoriel de la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), au titre de l'année 2017. ''Cette surpopulation entrave les efforts visant à garantir des conditions de détention protégeant la dignité de ces prisonniers, d'assurer leur sécurité et de mettre en place des programmes de qualification à même de faire face au phénomène de la récidive'', a-t-il regretté. Le délégué général a, par ailleurs, fait remarquer que les 400 postes budgétaires destinés à la DGAPR, au titre de l'exercice 2017, ne suffisent pas pour répondre aux besoins en termes de ressources humaines, surtout que de nouveaux établissements pénitentiaires vont être ouverts, cette année. Au cours des deux dernières années, la DGAPR a ouvert 11 établissements pénitentiaires, tandis que 8 anciens établissements ont été fermés en raison de la non-conformité de leur situation aux standards requis. Malgré les moyens financiers limités, plusieurs chantiers de réforme ont été lancés pour la promotion des conditions des établissements pénitentiaires et des détenus, a précisé M. Tamek. ''Les projets réalisés ont permis de diminuer le taux de surpeuplement de 45% en fin 2014 à 38% en fin 2016, et d'améliorer l'espace d'hébergement réservé à chaque détenu, en le portant de 1,59 m2 en fin de 2012 à 1,86 m2 à la même période de 2016, a-t-il fait valoir. En outre, les indices sanitaires au sein des prisons ont connu une évolution remarquable, avec un taux d'encadrement d'un médecin pour 820 détenus, un dentiste pour 1.381 détenu, un infirmier pour 162 détenus et 6 diagnostics par an pour chaque détenu, alors que le taux de mortalité s'est établi à 2% annuellement. la DGAPR est déterminée à préserver la dignité du détenu, qui ne se limite pas à l'hébergement, mais à assurer ses droits fondamentaux, étant consciente que pour remplir son rôle comme il se doit, elle doit concilier entre son devoir sécuritaire et son rôle dans la consolidation de l'approche juridique et humaine, a assuré, le délégué.