Avec 80.000 personnes incarcérées, le nombre de détenus pulvérise un nouveau record au Maroc. Une surpopulation qui ne va pas en phase avec la capacité stagnante des établissements pénitentiaires. En 2015, un précédent record de nombre de détenus frôlait les 76. 000. Le nouveau chiffre communiqué par le délégué général à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salem Tamek, est encore plus alarmant. Cette explosion carcérale n'est toutefois pas accompagnée de moyens matériels et humains alloués au secteur pénitentiaire, a-t-il alerté alors qu'il s'exprimait devant les membres de la commission de Justice à la chambre des conseillers. Cette densité carcérale entrave les efforts visant à garantir des conditions de détention protégeant la dignité de ces prisonniers, d'assurer leur sécurité et de mettre en place des programmes de qualification à même de faire face au phénomène de la récidive, a déploré Monsieur Tamek. Tenant compte de l'implantation de nouveaux établissements pénitentiaires dans plusieurs villes du royaume, la DGAPR devrait recruter 400 personnes supplémentaires au titre de l'exercice 2017, un chiffre qui reste insuffisant pour répondre aux besoins en termes de ressources humaines. En dépit de ce manque de moyens, plusieurs chantiers de réformes sont en cours afin d'améliorer la vie pénitentiaire, assurer la sécurité mais aussi favoriser la réinsertion sociale des détenus, a fait savoir M.Tamek, précisant que l'univers carcéral se porte mieux en comparaison avec les années précédentes, où la surpopulation carcérale est passée de 45% en 2014 à 38% à fin 2016, tandis que l'espace d'hébergement réservé à chaque détenu a été porté de 1,59 m2 en 2012 à 1,86 m2 en 2016. Et de poursuivre que onze établissements pénitentiaires, ont été ouverts par la DGAPR, au cours des deux dernières années, tandis que huit anciens établissements ont été fermés en raison de leur non-conformité aux standards requis.