Au Sénat espagnol, un élu sympathisant du Polisario a tenté de brouiller les cartes au sujet des ventes d'armes de l'Espagne au Maroc. Le gouvernement de Pedro Sanchez l'a sèchement renvoyée dans les cordes. Carlos Mulet, porte-parole du parti régional Compromis, a essayé lors de la séance des questions orales de donner une image obscure et fausse des relations entre l'Espagne et le Maroc sur les questions liées à l'armement. En effet, ce sénateur connu pour son accointance avec le Polisario a demandé au gouvernement de dévoiler les détails des contrats de vente d'armes de l'Espagne au Maroc et de «vérifier si ces armes ne sont pas utilisées au Sahara». Comme si c'était le Maroc qui tirait à vue sur les séquestrés de Tindouf et non l'armée algérienne. La réponse de l'Exécutif a été cinglante, voire humiliante pour un sénateur qui est censé maîtrisé ses dossiers. «Ces données peuvent être consultées dans les rapports sur les exportations espagnoles de matériel de défense, d'autres matériels et de produits à double usage», a affirmé l'exécutif dans sa réponse reprise par les médias locaux. Ces données publiques sont, en effet, facilement accessibles sur le site web du secrétariat d'Etat au Commerce. S'agissant de l'utilisation de ces armes, le gouvernement espagnol a rappelé au sénateur que «le Maroc ne fait l'objet d'aucune sanction internationale, ni de la part des Nations Unies ni de l'Union Européenne». «Les demandes d'exportation sont analysées au cas par cas. Les licences sont accompagnées de documents précis informant sur l'usage, la destination et l'acquéreur », poursuit l'Exécutif, notant que ces licences comprennent également une clause «de non-réexportation». Lire aussi: Le Maroc a acheté des armes pour 12,5 millions d'euros à l'Espagne en 2020 Le gouvernement espagnol a, par ailleurs, indiqué qu'«aucune opération n'est autorisée pour l'exportation de mines antipersonnel vers le Maroc depuis 1991», date de signature de l'accord de cessez-le-feu. Une seule licence d'exportation a été autorisée en 2018, concernant des mines antichars, note la même source. Pour rappel, les achats du Maroc en armement en provenance de l'Espagne ont bondi pour atteindre une valeur de 12,5 millions d'euros en 2020. Un chiffre significatif pour le pays ibérique dont les chiffres générales sont en baisse. Tous les achats ont été effectué par les Forces Armées Royales (FAR), précise le dernier rapport du secrétariat d'Etat au Commerce, indiquant qu'il s'agissait notamment de grenades, d'explosifs, de détonateurs et de pièces détachées pour des véhicules et des avions. Entre 2016 et 2019, le Maroc a acheté du matériel militaire à l'Espagne pour une valeur totale d'environ 80 millions d'euros.