Le sénateur espagnol de Compromis, Carles Mulet Garcia qui ne porte pas vraiment dans son cœur le Maroc mais est un fervent défenseur du polisario et du lobby d'Alger, a dernièrement présenté une batterie de questions à l'exécutif espagnol afin de connaître les détails de la vente de matériel militaire et d'armes au Maroc par l'Espagne. Ce mercredi, par le biais d'un communiqué de presse, Carles Mulet a publié la réponse de l'exécutif aux questions soulevées. Pour l'exercice 2020, l'Espagne a vendu au Maroc pour 12,5 millions d'euros en obus de mortier, pièces détachées, explosif plastique, détonateurs, cordon détonant et mèche lente, moteurs pour véhicules blindés, pièces détachées et consommables pour la réparation de tuyaux et pièces de réservoir, pièces de rechange pour avions de transport de fabrication espagnole. Carles Mulet avait posé en outre, la question suivante dans le seul souci de la santé des séparatistes du polisario : « combien d'armes, de matériel de guerre, de bombes, de véhicules militaires, etc., l'Espagne a-t-elle vendue annuellement, de 1991 à aujourd'hui, année après année, au Maroc ? Quel coût ou prix économique ces ventes ont-elles eu ? ». L'Exécutif a répondu sobrement que « les données correspondant aux opérations d'exportation autorisées et réalisées de matériel de défense et de police vers le Maroc peuvent être consultées dans les rapports des statistiques espagnoles sur l'exportation de matériel de défense, d'autres matériels et produits et technologies à double usage ». Histoire d'éclairer la lanterne du sénateur de la Communauté de Valence, on remarque dans ce même rapport 2020 sur les exportations de matériel de défense, l'Espagne a vendu au Maroc pour environ 80 millions d'euros d'armes entre 2016 et 2019 et pour 12,5 millions en 2020. In fine, les exportations d'armes espagnoles ont totalisé 3,62 milliards en 2020, soit 10,4 % de moins qu'en 2019, selon le document qui indique que 77,3 % des exportations sont destinées aux pays de l'OTAN et de l'Union européenne dont les Pays-Bas, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni qui constituent les plus gros acheteurs d'armes auprès de l'Espagne. L'Arabie Saoudite (48,3 millions d'euros), les Emirats arabes Unis (27,7 millions d'euros) l'Algérie (11,9 millions) tandis que l'Irak (874 050 euros) et Israël (477 288 euros) ont également acquis divers matériels de défense. Carles Mulet ne s'est guère ému des exportations d'armes espagnoles militaires et de police vers l'Asie de l'Est notamment vers la Birmanie où les Rohingyas ou Birmans musulmans sont la proie privilégiée des militaires de la junte au pouvoir. En ce qui concerne la question évoquant une vente de mines « antipersonnel » l'Exécutif espagnol a répondu qu'« il n'y a eu aucune opération autorisée pour exporter des mines "antipersonnel" vers le Maroc depuis 1991, et il n'y avait qu'une seule licence d'exportation, de mines antichars autorisées en octobre 2018 ». Cherki El Khatri, l'universitaire et chercheur en sciences politiques et sociales, sollicité par Hespress a déclaré pour ce qui est de l'armement du Royaume "que la philosophie stratégique du Maroc est défensive et non, offensive soulignant qu'au cours des 30 dernières années, la défense marocaine n'a fait que moderniser son armée". Notre source a en outre ajouté que "les relations militaires maroco-espagnoles reposent principalement sur le facteur des intérêts mutuels, notant que la modernisation concerne principalement la technologie et le développement d'unités terrestres, aériennes et marines spéciales". Le professeur universitaire a ajouté que "la nature des partenariats militaires au cours des six dernières années a répondu à la situation géostratégique dans la région, ainsi qu'à la diversification des sources d'importation et à l'élaboration de plans pour les industries militaires nationales afin de se faire une petite place sur les marchés des armes". Carles Mulet est connu pour ses accointances avec le mouvement séparatiste du polisario. Il avait récemment demandé au gouvernement espagnol « s'il y aura plus de livraisons de militants luttant pour la liberté du peuple sahraoui et si l'exécutif était conscient que ces mesures aboutissaient à "la torture ou l'assassinat de ces militants aux mains du régime marocain" après l'extradition par l'Espagne de Fayçal El Balhloul dit Boukhnouna. Carles Mulet s'est même permis de dénoncer le survol de l'Algérie d'un avion espagnol transportant le ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, vers le Rwanda.