En Espagne, il n'y a pas que Vox et Ciudadanos qui sont obsédés par l'armement du Maroc. les formations d'extrême gauche indépendantistes ou régionalistes expriment également les mêmes préoccupations, sans toutefois partager les motivations souverainistes des deux formations de droite. C'est le cas du parti Compromis, qui défend un élargissement de l'autonomie de la région de Valence. Son sénateur, Carles Mulet, a adressé des questions écrites au gouvernement, dont une portant sur la liste exhaustive des armes que l'Espagne a vendu au royaume depuis 1991, et leur coût financier. Dans sa réponse, l'exécutif a invité le parlementaire à consulter les rapports du département du Commerce consacrés aux exportations de matériel de défense et de police vers le Maroc. En effet, les statistiques de 2020 attestent que Rabat n'a commandé que pour 12 millions euros d'armement espagnol. Durant les cinq dernières années, les commandes ont atteint 105 millions euros dont 82 millions pour les munitions. En janvier dernier, le royaume a commandé de la société publique Navantia la construction d'un seul patrouilleur pour la Marine royale marocaine, dont le coût oscille entre 100 à 120 millions euros. Un contrat devant assurer des postes d'emploi à 250 salariés en Andalousie pour au moins trois années. Le sénateur Mulet a également insisté pour avoir des garanties que les armes achetées par le Maroc ne servent pas «au massacre de la population sahraouie». Le cabinet Sanchez a répliqué que «le Maroc ne fait pas l'objet de sanctions internationales ni de la part des Nations unies ni de l'Union européenne». Et d'ajouter que «les demandes d'exportation sont analysées au cas par cas. Les licences sont accompagnées de documents stricts pour contrôler leurs utilisations». Dans ses explications, le gouvernement a précisé que «depuis 1991, il n'y a eu aucune opération d'exportation de mines antipersonnel autorisée vers le Maroc. Il n'y a qu'une seule licence d'exportation de mines antichars autorisée en octobre 2018». Le Polisario accuse les FAR de procéder à un minage intensif de la région. Pour rappel au lendemain de l'opération des FAR à El Guerguerate, du 13 novembre 2020, un parti catalan indépendantiste avait réclamé au cabinet Sanchez de suspendre la vente d'armes au Maroc.