Le carnet de commandes de la société espagnole Navantia est dans le rouge. Le 30 avril, le constructeur public de frégates a perdu la course pour un contrat de cinq milliards d'euros, pour la construction de dix navires au profit de la marine américaine. L'administration Trump a choisi de confier le projet au groupe italien Fincantieri. Pour renflouer ses caisses, Navantia parie désormais sur le Maroc pour la réalisation de deux patrouilleurs dont le coût est estimé à 260 millions euros. Une opportunité qui permettrait d'éviter un arrêt de l'activité, notamment dans son siège situé au port de Cadiz, indique un média local. Une prochaine commande d'armement du Maroc en «cadeau» à l'Espagne ? Une perspective qui préoccupe les élus de la ville. María del Carmen Martínez, une députée nationale de Ciudadanos (opposition) a sollicité une intervention urgente du gouvernement espagnol pour sauver des centaines d'emplois directs et indirects dans la province. La députée a estimé que les Etats-Unis n'ont pas opté pour Navantia à cause de la présence d'Unidas-Podemos au gouvernement. «Une formation, a-t-elle souligné, qui ne cache pas ses sympathies avec les régimes communistes», rapporte l'agence Europa Press. La balle est désormais dans le camp de l'exécutif central afin qu'il redouble d'efforts pour convaincre le Maroc de signer la commande. Mais l'équation est difficile pour le grand dam du groupe ibérique : le royaume n'est guère apprécié par les camarades de Pablo Iglesias. Outre ce facteur, la société publique espagnole fait face à une concurrence de la part des industriels français. Naval Group est très intéressé pour la construction des deux patrouilleurs. Pour mémoire, la ministre française de la Défense a effectué une visite au Maroc, les 5 et 6 février. Elle a eu des entretiens séparés avec le ministre délégué à l'Administration de défense nationale, Abdellatif Loudiyi, et le général de corps d'Armée, inspecteur général des FAR, Abdelfattah Louarak.