Après une fermeture de plus de deux mois des cafés et restaurants, le gouvernement annonce une autorisation de reprise sous certaines conditions. Mais du côté de l'Association nationale des propriétaires de cafés et restaurants (ANPCR), cette décision ne fait pas l'unanimité. Après deux mois de fermeture, les gérants de cafés et de restaurants ont enfin été habilités à réouvrir partiellement leurs commerces, et sous certaines conditions. Ainsi le redémarrage de l'activité englobera seulement les services «à emporter» et de livraison à domicile. Cette décision du ministère de l'Intérieur qui autorise la reprise d'activité après la fête de l'Aïd Al Fitr, concerne quelque 200.000 cafés et restaurants. Cette reprise se fera de manière progressive et devra garantir toutes les mesures d'hygiène et de distanciation sociale, rapporte le quotidien Al Akhbar. L'autre condition imposée par le ministère de l'Intérieur selon le journal est la déclaration à la CNSS de tous les employés de ces cafés et restaurants, avant de pouvoir reprendre du travail.
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Néanmoins, l'Association nationale des propriétaires de cafés et restaurants (ANPCR) dénonce de son côté cette mesure prise «à la va-vite, sans communication préalable». Contacté par H24 Info, le président de l'ANPCRM, Noureddine Harrak, souligne que «pour le moment les médias parlent de cette décision, mais aucune communication officielle ne nous a été transmise». Une reprise sans plan Un manque de communication qui vient s'ajouter au «silence absolu et le mépris total du comité de veille et du gouvernement, qui avait d'ailleurs annoncé l'ordre de fermeture de nos commerces seulement quelques heures avant l'entrée en vigueur de l'état d'urgence sanitaire», fustige Noureddine Harrak. Une situation qui s'est aggravée durant le confinement, poursuit notre interlocuteur qui dénonce également le «manque d'interaction» des décideurs avec les professionnels du secteur. Bien que cette reprise ait été demandée par les professionnels eux-mêmes, ces derniers exigeaient toutefois la présentation d'un plan de déconfinement du secteur. «Rouvrir un café n'est pas simple», affirme le président de l'ANPCRM, «si on peut tout de même garantir les mesures d'hygiène, comment allons-nous reprendre après un arrêt de deux mois, sans fonds de roulement et en ayant des dettes et des charges qui se sont entassées durant cette période?», s'interroge-t-il. De plus, «nous savons que notre clientèle se méfie un peu, ce qui est compréhensible et ceci se reflétera sur nos bénéfices», souligne Noureddine Harrak. «Et voilà qu'on nous impose encore plus de charges alors qu'on ne pouvait pas les honorer avant la crise sanitaire», s'insurge encore notre interlocuteur qui affirme tout de même que «(nous) voulons vraiment faire un effort de notre côté pour s'adapter à cette législation, mais celle-ci n'est ni réaliste ni réalisable».
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«L'Association nationale des propriétaires de cafés et restaurants (ANPCR) rejette donc toute décision ou appel à reprendre le travail avant de tenir une réunion avec les institutions concernées du secteur pour discuter des grands déséquilibres de l'arsenal juridique auxquels est soumise le secteur», poursuit-il. Le président nous confie également que plusieurs professionnels du secteur ne rouvriront pas avant cette réunion et appelle les autres à ne pas reprendre le travail tant que «le gouvernement et le comité de veille ne se sont pas prononcés sur la façon de soulager les gérants de toutes les charges importantes qui leur incombent», en premier lieu le loyer, qui a poussé plusieurs d'entre eux à mettre la clé sous la porte.