L'Association nationale des propriétaires de cafés et restaurants (ANPCR) rejette toute décision ou appel à reprendre le travail avant de tenir une réunion avec les institutions concernées du secteur pour discuter des grandes défis qui se posent devant les professionnels, en ces temps de confinement. Dans un communiqué, l'ANPCR affirment que les professionnels du secteur ne rouvriront pas avant cette réunion et appelle à ne pas reprendre le travail tant que «le gouvernement et le comité de veille ne se sont pas prononcés sur la façon de soulager les gérants de toutes les charges importantes qui leur incombent»,citant le loyer, l'eau et l'électricité, outre l'arsenal juridique. Alors que certaines activités économiques s'apprêtent à la reprise selon les exigences sanitaires imposées par le ministère de la Santé, l'Association nationale des propriétaires de cafés et restaurants dénonce le « silence du gouvernement, qui n'a pas réagi à leur multiples demandes de discussion ». Dans son communiqué, l'ANPCR note que son bureau national n'a pas cessé en vain d'alerter le Comité de Veille Economique via des correspondances sur cette situation pour trouver d'éventuelles solutions aux multiples contraintes. "On dénonce le flou qui entoure notre situation actuelle. Les Cafés et les restaurants au Maroc font travailler plus de 1,5 million de personnes; et par notre poids dans l'économie nationale, le Comité de Veille Economique (qui devait prévoir des mesures sectorielles pour sauver les secteurs fortement frappés par la crise liée à la pandémie de Covid-19) doit nous écouter », demande Noureddine Harrak, président de l'ANPCR. Il a aussi fait part du "souci" des propriétaires et des gérants de restaurants et cafés, tout en s'interrogeant "comment peuvent-ils payer les factures d'eau, d'électricité et le loyer alors qu'ils étaient à l'arrêt ?". Même son de cloche chez Ali Boutaka, trésorier du Syndicat national des commerçants et professionnels (SNCP) qui a qualifié « d'erreur », « l'attitude du gouvernement d'ignorer les doléances des professionnels ». Pour Boutaka, propriétaire d'un restaurant à Hay Mohammadi, « toute stratégie de déconfinement qui ne prend pas en considération notre particularité est rejetée ». Afin de mieux préparer la reprise, l'ANPCR plaide pour un plan qui impliquerait toutes les parties prenantes. Elle dénonce dans ce sens le fait qu'«aucune plateforme de discussion n'a été mise en place par les responsables». Pour rappel, les 200.000 cafés et restaurants que compte le pays ont été sommés de cesser leur activité le 16 mars 2020 à 18h, afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19). Une décision annoncée seulement quelques heures avant l'entrée en vigueur de cette fermeture qui a concerné également les salles des fêtes, cinémas, théâtres, salles de sports et de jeu, etc.