La promotion du football africain est tributaire du développement des infrastructures, de l'arbitrage et du règlement des compétitions, a indiqué, samedi 1er février au Complexe Mohammed VI de football à Salé, le président de la FIFA, Gianni Infantino. Le patron de l'organisation international a également suggéré la création d'une super ligue africaine rassemblant de 20 à 24 sélections nationales, ainsi que le relèvement de la périodicité de la CAN, de 2 ans à 4 ans. Intervenant lors de la séance d'ouverture de la journée d'études sur le développement des compétitions et des infrastructures footballistiques en Afrique tenue à Salé, M. Infantino a mis l'accent sur la nécessité de développer les infrastructures sur le continent africain, soulignant que le Complexe Mohammed VI de football, qui se place au rang des meilleurs centres mondiaux, est une fierté non seulement pour le Maroc mais pour l'Afrique et le monde. Mettant en avant la passion du peuple africain pour le sport le plus populaire du monde et les talents dont regorge le continent, M. Infantino a souligné l'impératif de mettre en synergie les efforts afin de hisser le football africain au rang de l'élite mondiale. A quelques exceptions près, les pays du continent manquent encore d'infrastructures pour promouvoir le football et commercialiser le produit footballistique, a relevé M. Infantino, annonçant l'intention de la FIFA d'investir un milliard de dollars pour que chaque pays africain puisse se doter d'un stade de classe internationale. Par ailleurs, le président de la FIFA a insisté sur la nécessité de développer l'arbitrage en apportant davantage de professionnalisme, sans pour autant négliger que les problèmes d'arbitrage ne se limitent pas au continent africain. A cet égard, il a appelé à proposer des solutions innovantes et créatives issues de la réalité africaine et conclure des contrats professionnels avec les arbitres dotés du statut FIFA. S'exprimant sur le développement des compétitions, Infantino a appelé à investir dans la jeunesse, dans le football féminin, dans les sélections nationales et dans les clubs qui constituent la locomotive mondiale du football. Selon le président de la FIFA, une super ligue de football africain comprenant entre 20 et 24 équipes doit être créée, une ligue qui pourrait générer des revenus de l'ordre de 200 millions de dollars par an. Il a également émis une proposition sur la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) qui devrait, selon lui, être disputée une fois tous les quatre ans, dans le but de la rendre commercialement viable et attrayante à l'échelle mondiale, d'autant que la compétition génère actuellement des revenus 20 fois inférieur à ceux de l'Euro. Dans un nouveau format, les revenus de la CAN pourraient être multipliés par cinq ou six, faisant de la compétition africaine une grand-messe du football mondial. Pour sa part, le président de la Confédération Africaine de Football (CAF), Ahmad Ahmad, a estimé que le développement des infrastructures n'est pas une fin en soi, mettant l'accent sur la gestion et l'entretien afin de générer des retours financiers importants et de permettre à ces investissements d'être une base économique génératrice de revenus et créatrice d'emplois. M. Ahmad a exprimé sa satisfaction quant à la contribution de la FIFA dans le cadre d'un partenariat avec la CAF au développement des infrastructures et des compétitions africaines. La CAF envisage d'introduire des réformes dans les compétitions, dans leur mode de gestion et des dates de leur tenue, a affirmé M. Ahmad. De son côté, le président de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lakjaa, a salué l'action de SM le Roi Mohammed VI qui a procédé récemment à l'inauguration du Complexe baptisé de son Auguste Nom. La journée d'études vise à sensibiliser les marchés financiers au rôle social joué par le football, ainsi qu'à son énorme potentiel pour surpasser les défis dont souffre ce sport comme le racisme, le manque de sécurité dans les stades, l'exclusion des groupes vulnérables, la sécurité des compétitions, le manque de transparence, les transferts de joueurs et les problèmes de gouvernance liés à la gestion des fonds issus du football. Les conclusions et recommandations émanant de cette journée d'études serviront de plate-forme pour préparer une nouvelle stratégie plus moderne qui reflète l'énorme potentiel du football africain et permettra à la Confédération africaine de porter le football africain au plus haut niveau.