Rabat accueille du 20 au 23 novembre 2019, la 6e édition du Salon des musiques d'Afrique et du Moyen-Orient "Visa For Music". A quelques jours du coup d'envoi du Festival ‘'Visa For Music'', 2M.ma a contacté son fondateur et directeur Brahim El Mazned. Ce dernier ne ménage aucun effort, malgré les multiples difficultés et obstacles, pour pérenniser cet événement d'envergure d'une manière professionnelle et lui donner l'élan qu'il mérite sur le plan culturel et économique. Dans cet entretien, El Mazned nous fait savoir plus sur le marché de la musique et de l'univers culturel. Il revient aussi sur le "combat" qu'il mène pour installer cet environnement dans la ville des lumières et capitale de la culture, Rabat. Quel bilan faites-vous de cet événement considéré comme étant le premier salon professionnel et festival des musiques d'Afrique et du Moyen-Orient ? Brahim El Mazned: A la veille de sa sixième édition, le festival Visa For Music, toujours soucieux d'aller de l'avant redouble ses efforts. Après cinq éditions, notre équipe bien rôdée en matière de programmation et d'organisation et un réseau de relations de plus en plus élargi a fait preuve de davantage d'ouverture sur de nouvelles idées, de nouveaux concepts opérationnels et de nouvelles relations à même de contribuer à l'évolutions permanente de cette manifestation qui se veut être à la hauteur des ambitions tant des gens de la musique et de l'art que des aspirations des habitants de la ville de Rabat et des Marocains en général. En plus des showcases, nous avons organisé des expositions, des conférences, des formations et ateliers ou encore des speedmeetings. En 2018, nous avons reçu un total de plus de 350 artistes et 1500 professionnels représentant 70 pays. Nous sommes donc très satisfaits de la 5ème édition, tant pour les artistes que pour les professionnels qui ont été présents. Le point de fragilité de Visa For Music, se situe au niveau de la compréhension par les partenaires de ce projet atypique et novateur pour le continent avec pour résultante la difficulté de trouver des soutiens durables. Quelles sont les innovations pour cette 6e édition ? Brahim El Mazned: Je dirais que cette édition représente simplement la poursuite de Visa For Music ! En 2018, je n'ai pas caché que la pérennité de l'événement était remise en question. Il fallait trouver des partenaires et des mécènes durables, qu'ils soient publics ou privés. Or, nous nous réjouissons d'être présents cette année et de pouvoir à nouveau proposer une très belle programmation. Cette 6ème édition s'inscrit donc dans la continuité du festival, qui est à la fois forum et marché des musiques de l'Afrique et du Moyen-Orient. Cette édition connaîtra la participation d'artistes très talentueux venus de tout le continent, ainsi que d'Europe, de Sibérie, de Corée du Sud, du Mexique et du Canada. Elle sera marquée par une présence féminine. En marge de cette manifestation, nous prévoyons d'organiser des ateliers de développement au profit des jeunes entrepreneurs, des managers ou encore des organisateurs de spectacles vivants. Des conférences sont également proposées, pour aborder plusieurs thèmes essentiels dont notamment « Le rôle des universités et institutions de formation dans le domaine culturel » ou « La culture comme moteur de développement durable au Maroc » organisée en partenariat avec le Bureau de l'UNESCO pour le Maghreb. * Visa For Music 2019 : Voici la liste complète des artistes sélectionnés ! Est-ce que vous remarquez une évolution au niveau du public par rapport aux précédentes éditions ? Brahim El Mazned: Chaque année, les artistes sélectionnés représentent des registres musicaux très variés, allant de musiques traditionnelles à l'électro ou au rap, souvent dans une fusion des genres qui renouvellent et réinventent les styles. Nous pouvons ainsi proposer des artistes à même de satisfaire tous les goûts et tous les publics. Quels sont vos objectifs sur le long terme? Brahim El Mazned: Dès le début, et cela a été à la base de notre réflexion, notre ambition est de participer à la structuration et professionnalisation de la filière musicale et culturelle de manière générale de notre pays, au bénéfice des artistes et acteurs culturels et tout particulièrement celle de la jeunesse. C'est évidemment un travail de longue haleine qui nécessite des évolutions dans de nombreux champs, politique, éducatif, socio-culturels,,. Nous ne pourrons atteindre ces objectifs qu'avec l'adhésion des institutions au projet de Visa For Music, et l'assurance de trouver des soutiens et des partenaires pérennes publics et privés. Quel sont les moyens consacrés à cette édition ? Brahim El Mazned: Visa For Music ne fonctionne pas comme un festival traditionnel où le budget est défini par les partenaires. Nous travaillons avec des bailleurs qui mettent à notre disposition des lieux, des moyens, des véhicules à titre gratuit ou dans le cadre de partenariat sur la base d'échanges et contreprestations. En termes de soutien financier, pour le moment nous n'avons pas beaucoup de financements. Combien de visiteurs attendus pour cette édition ? Brahim El Mazned: Nous avons plus de 1.000 professionnels inscrits, du Maroc et de l'étranger. S'agissant des spectateurs, chaque édition rassemble environ 15000 spectateurs ce qui nous satisfait pleinement. Concernant cette édition nous tablons sur le même chiffre.