Qui peut contester la place qu'occupe Fatna Bent El Houcine dans l'art de la Aïta? 10 ans après sa disparition elle demeure une icône indétrônable. Née dans la petite ville de Sidi Bennour en 1935, Fatna Bent El Houcine est décédée à l'âge de 70 ans. Entre temps, elle a chanté plus de 200 chansons et s'est dévouée à son art pendant plus d'un demi-siècle. Plus de 10 ans après, elle demeure, de l'avis de plusieurs connaisseurs, l'icône indétrônable de l'art de la Aïta. DR fatna-bent-lhoucine En hommage à une Diva de la Aïta Dans le documentaire qu'elle a consacré à Fatna Bent El Houcine dans "Des Histoires et des Hommes" , Soumaya Derhourhi a donné la parole à des chanteurs confirmés de Aïta, des musiciens et des artistes qui ont approché de près ou de loin la Diva pour reconstituer un pan de l'histoire de sa vie. En voici quelques témoignages Hajib, chanteur de Aïta: «C'est une femme de la campagne, forte, avec un côté masculin(....) Elle avait tout ce qu'il faut pour être une artiste complète » Hassan Nejmi, chercheur universitaire en patrimoine: « Elle avait une aura et imposait le respect » Cheikh Zerhouni, chanteur et musicien de Aïta: « Fatna avait une voix extraordinaire au vrai sens du terme » Khalid Bouazzaoui, violoniste et chanteur de Aïta: « Même quand elle chantait sans micro, on l'entendait à un km à la ronde(...) Sa voix avait une étendue incroyable en gammes » Ould Sobba, chanteur de Aïa : « Elle savait faire parler mon violon. C'est la meilleure Cheikha avec qui j'ai travaillé » Ali Safi, réalisateur : « Elle avait toutes les composantes de l'artiste suffisamment libérée pour pouvoir créer » Izza Genini, réalisatrice: « Il n'y avait pas ce côté "ce n'est qu une Cheikha", On sentait un respect de la part du public à son égard (...) Sa personnalité me passionnait. C'est une femme tranquille avec elle-même, très décontractée, plaisantant assez souvent »