Le film documentaire marocain « Amussu », qui a été tourné dans le camp d'Imider (province de Tinghir) par Nadir Bouhmouch a été sélectionné pour la première internationale du Festival canadien Hot Docs de Toronto, qui se tiendra du 25 avril au 6 mai prochain. Le rendez-vous est prévu le 29 avril, suivi d'au moins deux autres projections le 30 avril et le 4 mai. Quant au film, il a été sélectionné en compétition, dans la section International Spectrum. Une section lui permettant d'être éligible pour les Oscars s'il remporte le Prix du meilleur documentaire international. A travers cette sélection, Nadir Bouhmouch estime que c'est une preuve que « le cinéma africain n'a pas besoin de grands moyens, n'a pas besoin de producteurs français, ni de leur équipement sophistiqué, ni de structures de production hiérarchisées ». Dans un communiqué, le Mouvement sur la route 1996, qui a monté le camp d'Imider dans le sud-est marocain et l'équipe de tournage lancent un appel « à tous les membres de la diaspora nord-africaine au Canada » pour venir voir ce documentaire. « Amussu » est né à travers une démarche de travail collectif par Nadir Bouhmouch. Il a mis en place au sein du camp d'Imider différents ateliers d'écriture avec la population locale pour le scénario de l'opus, écrit à plusieurs mains. Le projet documentaire relate la lutte acharnée des habitants d'Imider contre l'activité minière portant atteinte à la nappe phréatique de leur région depuis 1969, accélérant ainsi la désertification. Depuis 2011 et à travers ce camp, ils ferment le pipeline qui détourne l'eau en faveur de la mine. De son côté, Angie Driscoll, la programmatrice internationale du Hot Docs Festival, juge que le film « ne fait pas le commerce de la misère mais se concentre sur l'espoir et le pouvoir de la résilience, de la poésie et de la métaphore face à l'injustice. Les manifestants font preuve de créativité pour transmettre leur message et leurs chants portent à travers les amandiers comme des prières dans le vent ».