«La reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan, territoire occupé, serait contraire au droit international, en particulier l'obligation pour les Etats de ne pas reconnaître une situation illégale», a affirmé vendredi la porte-parole du ministère français de l'Europe et des affaires étrangères. Interrogée au sujet de l'annonce du président américain, Donald Trump, relative à la reconnaissance de la souveraineté d'Israël sur le Golan syrien occupé, la porte-parole a tenu à souligner que «le Golan est un territoire occupé par Israël depuis 1967» et que «la France ne reconnaît pas l'annexion israélienne de 1981». «Cette situation a été reconnue comme nulle et non avenue par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 497 du Conseil de sécurité des Nations Unies», rappelle-t-elle lors du point de presse électronique quotidien. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait mis en garde auparavant contre le risque de déstabilisation que l'annonce du chef de l'Administration américaine est de nature à faire peser sur la situation au Moyen-Orient. « De telles déclarations peuvent considérablement déstabiliser la situation déjà tendue au Moyen-Orient», a prévenu Peskov, soulignant que «cette idée en soi ne contribue en aucune manière aux objectifs d'un règlement au Moyen-Orient, mais bien au contraire ». Pour sa part, la Ligue arabe a affirmé, vendredi, qu'une telle reconnaissance constitue une «violation flagrante» du droit international, mettant en garde contre les répercussions que pourrait avoir une telle reconnaissance. L'organisation panarabe a rappelé que conformément au droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et aux yeux de la communauté internationale, le Golan est reconnu comme un territoire syrien occupé, faisant observer que l'occupation israélienne demeure «un crime qui ne peut être ni accepté ni prendre un aspect légal avec le temps». Réitérant son soutien à la Syrie pour la récupération de son territoire occupé, la Ligue arabe a relevé que toute reconnaissance unilatérale de la part des Etats-Unis de la souveraineté d'Israël sur le Golan constituerait un «recul dangereux» dans la position américaine sur le conflit israélo-arabe. Jeudi, le président américain avait écrit sur Twitter qu'«après 52 ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d'Israël sur le Golan». Le plateau du Golan a été occupé en 1967 par Israël lors de la guerre des Six jours, et l'a annexée en 1981, en dépit des résolutions de l'ONU l'appelant à se retirer totalement et inconditionnellement du plateau.