Récemment, une feuille de route pour l'emploi des jeunes en Afrique du Nord a été adoptée à Genève par les représentants des pays de la région lors de la première conférence sur « les jeunes et l'emploi » initiée par l'Organisation internationale du travail (OIT). Le document dévoile des chiffres actualisés du marché de l'emploi dans la région. D'après l'OIT, le taux de chômage des jeunes a atteint 28.8 % soit le double de la moyenne mondiale. L'organisation, a par ailleurs, mis en garde les représentants des gouvernements, les travailleurs et employeurs d'Algérie, d'Egypte, de la Libye, du Maroc, de Mauritanie, du Soudan et de la Tunisie afin qu'ils adoptent une réponse globale plus concertée pour remédier à la crise de l'emploi des jeunes en Afrique du Nord. « Le plus grand défi pour le développement mondial au cours des prochaines décennies sera vraisemblablement d'intégrer des centaines de millions de jeunes gens sur le marché du travail », a fait observer le directeur général de l'OIT, Guy Ryder, qui a assisté aux travaux de la conférence. Les femmes sont les plus touchées par le chômage dans la région, l'OIT note que les 6,6% des jeunes femmes sont économiquement actives en Afrique du Nord, c'est-à-dire qu'elles travaillent ou cherchent un emploi, contre 46,8% des jeunes hommes. Parmi ces actifs, 29,3% (24,1% des jeunes hommes et 44,4% des jeunes femmes) sont au chômage. Autre chiffre marquant relevé par l'OIT: environ 25% des jeunes travailleurs nord-africains vivent dans la pauvreté. Concernant le cas du Maroc, les taux de chômages pour les femmes et les hommes sont assez comparables. En 2016, le taux de chômage des femmes était de 10,9% contre un taux de chômage des hommes de 8,9%, bien que le taux de chômage des femmes soit légèrement en hausse ces dernières années. Notons que les ministres et ministres délégués d'Algérie, d'Egypte, du Maroc, du Soudan et de Tunisie ont participé au panel de haut niveau sur les défis et les perspectives pour l'emploi des jeunes en Afrique du Nord et ont réaffirmé que l'enjeu de l'emploi des jeunes exigeait une stratégie coordonnée.