Obligatoire depuis cet été pour les clients, le pass sanitaire s'impose désormais à 1,8 million de salariés dans les restaurants, cinémas, musées ou encore les trains grandes lignes, sans pénaliser l'activité économique, selon le gouvernement français, qui a annoncé le prochain passage à des aides "sur-mesure" aux entreprises et la fin du "quoi qu'il en coûte". Du lundi 30 août et jusqu'au 15 novembre, les employeurs devront vérifier la validité des pass de leur personnel en contact avec le public. Le pass est validé par un schéma vaccinal complet, un test négatif datant de moins de 72 heures ou une attestation de rétablissement du Covid-19. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a promis "une semaine de souplesse" avant d'éventuelles "sanctions" pouvant aller jusqu'à la fermeture administrative. Les salariés dépourvus de ce sésame pourront prendre des congés, télétravailler, être affectés à un poste ne nécessitant pas de pass ou être suspendus sans solde. Selon la direction générale de la Santé, plus de 48 millions de Français ont reçu au moins une dose (71,8% de la population totale) et plus de 43,5 millions bénéficient d'un schéma vaccinal complet. La SNCF, par exemple, estime que "70% des salariés concernés par le pass sanitaire sont vaccinés" et garantit que "100% du plan de transport" sera assuré dans les prochaines semaines. L'obligation concerne les contrôleurs et agents de la sûreté ferroviaire des TGV, Intercités et trains internationaux mais aussi les sous-traitants du nettoyage ou du service de restauration à bord, soit "plus de 5.000 salariés", selon le groupe ferroviaire. Tous les syndicats ne sont pas du même avis sur cette nouvelle obligation. Si la CFDT avait approuvé cet été le texte, FO a dénoncé la possible suspension des contrats de travail comme une "sanction lourde". Interrogé sur France Inter lundi, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a redit l'opposition de la centrale au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire, même si elle est pour la vaccination. S'il approuve ceux qui défilent contre le pass, il ne veut pas que la CGT manifeste avec "ceux qui sont contre la vaccination, qui colportent des fake news, qui ont des pancartes antisémites". "Y a-t-il une logique sanitaire à rendre obligatoire le pass sanitaire à la SNCF, mais pas à la RATP?", s'est interrogée pour sa part la CFTC Paris. La mise en place du pass sanitaire dans des lieux recevant du public début août "n'a pas eu d'impact sur l'activité économique du pays", a assuré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui a réuni à Bercy plusieurs ministres et des représentants patronaux des secteurs (commerce, hôtellerie, tourisme, événementiel...) qui souffrent toujours de la crise sanitaire. Face aux inquiétudes des professionnels, le gouvernement va prolonger d'un mois le fonds de solidarité avant de passer à partir du 1er octobre au "sur-mesure". "Notre message est clair: nous mettons fin au +quoi qu'il en coûte+ et passons à un soutien ciblé et sur-mesure", a résumé Bruno Le Maire sur Twitter. "On a eu beaucoup de bonnes nouvelles sur le front de l'emploi ces dernières semaines, avec des niveaux d'embauches historiques, avec une baisse du nombre de demandeurs d'emplois de 270.000 en trois mois. On a retrouvé le niveau de chômage qu'on avait avant la crise", s'est réjouie la ministre du Travail Elisabeth Borne. Elle a par ailleurs annoncé que le ministère ne recommanderait plus un nombre de jours de télétravail minimum aux entreprises qui seront entièrement à la manoeuvre dans le cadre d'accords avec les syndicats.
* Covid-19 : La France impose la vaccination aux voyageurs en provenance du Maroc