VIENNE (AP) -- Des délégués venus des principaux syndicats du monde ont lancé mercredi à Vienne où ils sont réunis jusqu'à la fin de la semaine une nouvelle fédération mondiale chargée de veiller à ce que les droits des travailleurs ne soient pas oubliés dans le sillage de la mondialisation économique. Ce premier congrès a donné naissance à la CSI (Confédération syndicale internationale) dont le Britannique Guy Ryder a toutes les chances d'être le premier secrétaire général. "C'est un événement historique. Dans toute son histoire, le mouvement international a connu des divisions et aujourd'hui c'est l'unification de tous les secteurs démocratiques du monde syndical", a dit Guy Ryder, interrogé sur Europe-1. "Cette unification est fondée sur l'acceptation du syndicalisme démocratique indépendant. Et il y a encore certains syndicats, comme en Chine, et à Cuba, ne sont pas des syndicats indépendants du gouvernement et donc ne sont pas là aujourd'hui, mais tous les autres sont là (à Vienne NDLR)". La CSI dont le siège devrait être à Bruxelles, devrait représenter 10% de l'ensemble des travailleurs dans le monde, selon Guy Ryder. "Nous aurons 166 millions de travailleurs membres de notre nouvelle internationale; 10% ce n'est pas mauvais, 166 millions ça fait beaucoup mais (...) un des premiers défis de notre internationale sera d'augmenter la représentativité, apporter le message syndical un peu partout dans le monde. Il y a du boulot, nous sommes ambitieux", a souligné le syndicaliste. Pour permettre la création de cette organisation, la Confédération mondiale du travail (CMT), d'obédience chrétienne, et la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), ont décidé de s'autodissoudre pour intégrer la nouvelle CSI, à l'occasion de ce congrès fondateur. Guy Ryder, ancien secrétaire général de la CISL, avait estimé lors du Forum social mondial de Porto Alegre (Brésil) en janvier 2005, que "le fort impact négatif de la mondialisation néolibérale sur les travailleurs", et "la difficulté de trouver des réponses syndicales nationales sans prendre compte les enjeux internationaux posés" justifiaient la création de cette nouvelle organisation. C'est la première fois, après plusieurs tentatives infructueuses depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, que les différents courants syndicaux internationaux parviennent à s'unir, après la création de la Fédération syndicale mondiale (FSM) en 1945 -dans laquelle la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC) avait refusé de se fondre- puis son éclatement dû à différentes scissions quelques années plus tard. En France, et c'est une première, la CGT, la CFDT, FO et la CFTC seront membres de la nouvelle entité, qui comptera 360 syndicats de quelque 150 pays du monde. AP