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Les travailleurs victimes de syndicats faibles
Publié dans L'observateur du Maroc le 07 - 05 - 2010


Ahmed Charaï
Depuis quinze ans qu’il est institutionnalisé, le dialogue social n’a atteint aucun de ses buts. Chaque année, le gouvernement annonce des mesures, les syndicats protestent et le patronat se tait.
Le gouvernement n’a pas les moyens d’un vrai dialogue. La loi sur la grève n’est toujours pas passée, cinquante-deux ans après la première tentative. Le problème est que le syndicalisme marocain est totalement inféodé aux partis. A part l’UMT, tous les syndicats, une bonne dizaine, sont en fait des succursales des partis politiques. Leur agenda n’est en rien lié au cahier revendicatif, il est totalement politicien.
Ces syndicats étant faibles en termes de représentativité -moins de 2% des salariés sont syndiqués, ils utilisent le dialogue social pour hausser la voix et se donner une illusion d’existence. En faisant de ce dialogue une institution, le gouvernement est tombé dans leur jeu. Pire, lui aussi veut s’acheter une paix sociale au prix de promesses.
Le troisième partenaire, le patronat moderne, ne peut que constater les dégâts. La seule chose que lui reprochent les syndicats c’est le manque de respect de la liberté syndicale dans certaines branches. Par contre, l’entreprise moderne est très en avance, y compris par rapport à un cahier revendicatif essentiellement centré sur les préoccupations des fonctionnaires. Depuis des lustres, le patronat veut une législation plus souple sur les licenciements économiques et l’organisation de l’application du droit de grève. Aucun gouvernement n’a pu avancer sur ces deux dossiers.
Dès lors, ce que l’on appelle le dialogue social est juste bon pour la communication des uns et des autres. Les partenaires en ont conscience. La majorité se doit de légiférer sans accorder un droit de veto à des syndicats qui vocifèrent, mais qui n’ont aucun lien avec les attentes de la classe ouvrière. Ces syndicats ne seront un partenaire crédible qu’une fois que le syndicalisme se débarrassera de la tutelle politique et qu’il encadrera une majorité de travailleurs.
Dans la tête des syndicats
Salaheddine Lemaizi
Brahim, 38 ans est un syndicaliste. «Un vrai», selon ses camarades. Solidarité, dévouement et discipline marquent sa conduite syndicale depuis des années, dit-on de lui. En 2008, il est victime, selon lui, de «l’acharnement» de son employeur. Il sera licencié abusivement en complicité avec son… syndicat. «Des opportunistes utilisent le syndicalisme pour de basses manœuvres», regrette Brahim. Le cas de ce militant, qui est loin d’être isolé, montre comment les syndicats au Maroc sacrifient leur base. Pour ausculter le syndicalisme, ce grand malade au Maroc, les leaders syndicaux que nous avons interrogés n’y vont pas de main morte.
Ce qu’ils en pensent
L’Organisation démocratique du travail (ODT) est la dernière centrale à voir le jour au Maroc. C’était en août 2006. Elle est née d’une énième scission entre les «camarades» de la Confédération démocratique du travail (CDT). Ali Lotfi, le Secrétaire général de cette organisation n’y va pas par quatre chemins. «Le syndicalisme au Maroc est en perte de vitesse et d’efficacité, voire de légitimité. Il vit une crise depuis une vingtaine d’années», souligne-t-il. Et d’ajouter : «Localement, le travailleur marocain est menacé par la flexibilité de l’emploi, le manque de sécurité au travail, le chômage, y compris celui des cadres universitaires, ainsi que le non respect des droits syndicaux dans presque 80% des entreprises marocaines».
Mohamed Yatim, secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs marocains (UNTM, syndicat proche du Parti de la justice du développement-PJD), abonde dans le même sens. D’après lui, le syndicalisme pâtit de la nature des mutations de l’économie mondiale. «Les multinationales se permettent de délocaliser vers n’importe quelle région du monde, là où il y a une main-d’œuvre à bas prix. Ce qui fait que les travailleurs sont désormais soumis au diktat du capital», analyse Yatim, qui est aussi professeur de sciences de l’éducation. Celui qui a succédé à lui-même au terme du 5e congrès de son syndicat ne rate pas l’occasion de défendre l’indépendance de sa centrale. «Notre syndicat est indépendant du PJD, qui reste un partenaire avec lequel nous partageons plusieurs points de vue», précise-t-il.
Abdelkader Zraih est un syndicaliste connu sur la scène nationale. Mais il a rompu avec le syndicalisme. Membre de la CDT depuis sa création en 1979 et de son bureau exécutif depuis 1996, ce militant, encore un, a décidé de «prendre une distance organisationnelle et du recul». «Je voulais me poser des questions sur ce que je faisais», confie cet ex de l’organisation «23 mars» et membre de l'Organisation de l'action démocratique et populaire (OADP). «La crise des syndicats est triple», insiste-t-il. «Primo, notre modèle syndical est d’inspiration européenne et c’est là l’une des sources de ses problèmes. Secundo, le syndicalisme est affecté par la crise de la société d’une manière générale et, enfin, le modèle organisationnel des syndicats est aussi en crise», explique-t-il. Pour ce prof de philo, ce qui a surtout signé l’acte de mort des syndicats marocains, c’est «l’absence de vision stratégique».
Un état des lieux du syndicalisme ne peut se faire sans prendre l’avis de l’Union marocaine de travail (UMT), premier syndicat marocain créé en 1955 par Tayeb Bouazza et Mahjoub Ben Seddik. Ce dernier est toujours à la tête de cette centrale, mère de toutes les autres. «Le syndicalisme marocain a souffert des divisions. Faute de nous domestiquer, le pouvoir a tenté par tous les moyens de nous diviser», argumente Miloudi Moukharik. Selon le secrétaire national de l’UMT, les partis politiques ont contribué eux aussi à la décadence des syndicats. «A tel point que nous avons une caricature du syndicalisme au service du politique», observe-t-il. M. Yatim défend aussi le même point de vue. Selon lui, l’état des syndicats reflète «le blocage dans les changements démocratiques et la crise des institutions politiques comme les partis. Et vu que les syndicats sont liés historiquement avec les partis politiques, ils sont atteints par leur crise».
Concubinage syndicalo-politique
En matière de rapports syndicat-parti, l’histoire du syndicalisme marocain est édifiante. A. Zraih est l’un de ceux qui se sont lancés dans l’action syndicale, mais avec un agenda politique. «Dans notre combat, le syndicat était un moyen, une façon de faire auprès des travailleurs qui étaient à l’avant-garde des luttes», reconnait-il. Suite aux changements de paradigme sur la scène internationale et la chute du communisme d’Etat en Russie, la donne a changé. «Aujourd’hui, la place du syndicat s’est réduite. Il n’a plus le monopole de l’action, mais est devenu un acteur parmi tant d’autres dans le mouvement social», avance l’ex-cadre de la CDT. De son côté, M. Yatim, SG de l’UNTM et également député du PJD à Beni Mellal, estime qu’un syndicat «ne peut pas se permettre d’avoir une vision politique». «A ce que je sache, personne n’interdit à un syndicaliste de faire de la politique», se reprend le député islamiste en avançant des chiffres : 70 à 80% des membres de l’UNMT n’ont pas une carte du PJD et 20% des adhérents du parti sont membres de l’UNMT. A noter que le syndicat étiqueté islamiste a été créé en 1973 par feu Abdelkrim Khatib. Il a retrouvé une seconde jeunesse après que les «frères» du Mouvement unicité et reforme (MUR) l’ont rejoint en 1997. Mais «on est prêt à nous opposer au PJD, s’il va à l’encontre des intérêts des travailleurs», se défend Yatim.
Pléthore diarrhéique
Avec près de trente centrales syndicales, le Maroc détient un record mondial. «Nous avons hérité d’un modèle latin dépassé, alors qu’aux Etats-Unis un seul syndicat représente les travailleurs», regrette Moukharik de l’UMT. Une situation qui pousse Mohamed Larbi Kabbaj, membre du bureau exécutif de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) de comparer le monde syndical «à un marché grouillant d’épiceries». Les raisons ? Ali Lotfi de l’ODT les résume ainsi : «la bureaucratie et le vieillissement de l’élite syndicale, et les barrières dressées contre le rajeunissement, sans oublier l’absence de la neutralité et d’autonomie syndicale que ce soit vis-à-vis de l’Etat, du patronat ou de la politique». Le même son de cloche se fait entendre de la bouche de M. Moukharik : «Notre faiblesse est due au manque de la démocratie interne et à la faiblesse des leaders». Quant à la question du maintien jusqu’à présent de Ben Seddik à la tête de la centrale, le deuxième homme de l’UMT juge sa présence «salutaire». «Le camarade Ben Seddik a une expérience incommensurable et en plus, nous les anciens, nous le respectons», se défend-il.
Les cinq chefs syndicaux que nous avons interrogés affirment que le manque de liberté syndicale, surtout dans le privé, constitue un obstacle «majeur» à leur action. Pour L. Kabbaj de l’UGTM, ce point ainsi que la ratification par le Maroc de la convention 87 du Bureau international du travail (BIT), l’abolition de l’article 288 du code pénal et l’augmentation des enveloppes allouées aux centrales sont les principales demandes de son syndicat. Yatim résume en une phrase le cahier revendicatif de son syndicat : «la justice sociale». A. Lotfi se montre optimiste, malgré tout : «une nouvelle culture d’une nouvelle génération commence à s’installer dans les rangs de certains syndicats au Maroc visant à mettre fin au monopole et à la bureaucratie syndicale». Tout aussi soucieux pour l’avenir du syndicalisme au Maroc, A. Zraih tâte de nouvelles pistes. Il vient de créer, dans le cadre du Forum social marocain, un forum syndical au Maroc et prochainement au Maghreb. Pendant ce temps, les syndicats fondent comme neige au soleil. Ce contexte n’empêche pas Brahim de croire encore en le syndicalisme, le vrai. Il vient de rejoindre les rangs de l’ODT pour y fêter le 1er mai de cette année…
«Les syndicats sont en train de changer».
Jamal Belahrach, Président de la Commission Emploiet relations sociales de la CGEM.
Propos recueillis par S.L.
L’Observateur du Maroc. Comment évlouent les relations patronat-syndicats ?
Jamal Belahrach. Les partenaires sociaux avec qui nous dialoguons sont en train de changer. Les patrons aussi sont en train de changer. Tout le monde a compris que dans cette mondialisation, l’intérêt général doit prévaloir sur l’intérêt particulier. Quarante ans de souffrances et de grèves difficiles pèsent encore sur les mémoires. Aujourd’hui, tout est réuni pour qu’une nouvelle phase des relations sociales au Maroc naisse. La feuille de route dans ce projet est le dernier discours de Sa Majesté qui demande à tous les partenaires sociaux de mettre en place un nouveau modèle social marocain. Ce modèle a besoin de syndicats forts. Ceci nous évitera par exemple des grèves sauvages. La modernité politique se base sur une démocratie politique qui s’appuie sur une démocratie sociale. Il faut donc créer ce climat de confiance pour aspirer à une entreprise compétitive.
Depuis l’arrivée de la nouvelle équipe à la tête de la CGEM, vous testez, paraît-il, une autre méthodologie de travail avec les syndicats. En quoi consiste-t-elle ?
Depuis juin 2009, nous avons lancé un dialogue direct avec les partenaires sociaux et nous travaillons sur des projets communs dans la sérénité et dans un esprit constructif. Notre but, en tant que patronat, est de rétablir la confiance. Plus vite c’est fait, plus faciles seront les négociations sur des sujets importants.
Pourtant le secteur privé est pointé du doigt pour non-respect des libertés syndicales...
Le Code du travail est respecté à 95% par les entreprises structurées. Les 5% qui restent sont les parties inapplicables du Code. Il s’agit de la médecine au travail pour une entreprise de 50 salariés, chose impossible, et les comités d’hygiène et de sécurité dont on est encore loin à cause des habitudes des gens. On travaille par ailleurs pour mettre en place les instances de représentation du personnel.
Concernant la liberté syndicale, il faut d’abord qu’il y ait des syndicats forts et représentatifs. Ensuite, il faut créer une confiance entre le patron et les employés. Mais si le taux de syndicalisation est très bas, car il ne dépasse pas 3% dans une ville comme Casablanca, ce n’est pas la faute aux seuls patrons. C’est une histoire d’absence totale de confiance entre des syndicats qui voulaient, jadis, s’approprier l’entreprise d’une part et le chef d’entreprise qui n’a pas le droit de vie ou de mort sur ses salariés, mais qui doit les respecter, d’autrepart. D’un autre côté, le vrai rôle du syndicat c’est de veiller à ce que les droits des salariés soient respectés.
Quels sont les dossiers que le patronat voudrait boucler en priorité dans le cadre du dialogue social ?
Il y a six chantiers importants : les amendements à apporter au code du travail pour le rendre à 100% applicable; l’instauration de l’indemnité de perte d’emploi; le sujet des retraites qui se pose clairement et la formation continue en entreprise. C’est d’ailleurs là un sujet sur lequel il faut travailler avec nos partenaires sociaux afin de développer l’employabilité du salarié et lutter contre le chômage. Un autre sujet majeur concerne l’emploi des personnes en situation de handicap, en plus du projet sur la loi de la grève.
Quelles seront vos propositions pour le round du 7 mai prochain ?
Nous avons déjà tenu une réunion avec le ministre de l’Emploi la semaine dernière. Nous allons lui remettre nos propositions d’amendement du code du travail et de la loi de grève. C’est la première fois que nous avons fait des propositions structurées et écrites. Pour le 7 mai, nous donnerons notre agenda et les thèmes que nous souhaitons discuter.
«Le bilan et les mécanismes du dialogue social sont encore faibles».
Jamal Rahmani, Ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle
Propos recueillis par S.L.
L’Observateur du Maroc. Pour cette année, la traditionnelle réunion à la veille du 1er mai entre le gouvernement et les syndicats n’aura pas lieu, pourquoi ?
Jamal Rahmani. Le timing ne convenait pas, les syndicats préparant la célébration de la fête du travail. Par contre, le 7 mai prochain se tiendra un round de consultations en présence des syndicats et de la CGEM.
Quels sont les points qui seront abordés lors de ce dialogue tripartite ?
Nous avons énuméré quatorze points, dont la création d’outils de négociations collectives au sein du privé, la formation continue, les œuvres sociales des administrations et des entreprises publiques, la réforme du système de retraites, l’étude du projet de loi sur les syndicats, la loi organique sur la grève, la révision de l’article 288 du code pénal, etc.
La loi encadrant le droit de grève suscite une levée de boucliers de la part de certains syndicats, comptez-vous la passer tout de même ?
Le texte a été remis aux syndicats qui présenteront leurs remarques et propositions. Ce texte connaitra son cheminement législatif normal. Je précise qu’il n’interdit pas la grève, mais les préalables nécessaires pour la mener y sont spécifiés. Il s’agit notamment du préavis ou de la représentativité au moment de lancer une grève. Des mesures qui sont déjà appliquées par les syndicats sur le terrain.
Pourquoi la CGEM a quitté la table des négociations lors du dernier round ?
Tout simplement parce qu’elle n’était pas concernée par les points inscrits à l’ordre du jour. Cette réunion était consacrée au secteur public, Mohamed Horani [ndlr président de la CGEM] m’a informé qu’il préfèrait ne pas assister à cette réunion. Concernant le privé, nous avons pu avancer avec la CGEM sur 90% des points inscrits à l’ordre du jour. Pour le public, plusieurs points sont en suspens. Et il ne faut pas se le cacher, le bilan et les mécanismes du dialogue social sont encore faibles.
Quels sont les résultats du dialogue social pour l’année 2009 ?
Du 1er mai 2009 à aujourd’hui, le gouvernement a consacré 18.916 MDH correspondant à l’effort de l’Etat dans la baisse de l’IR, la hausse des salaires de 960.000 fonctionnaires, la suppression des échelles 1 à 4 ou le soutien aux secteurs qui ont subi l’effet de la crise économique. Certaines décisions ont été prises en 2008 mais leur mise en pratique n’était possible qu’en 2009. Certains points comme l’indemnisation pour les fonctionnaires dans les régions enclavées n’ont pas encore été appliqués. Ils sont en phase d’étude.
Quelle est votre lecture du climat social pour l’année 2009 et pour le début de l’année 2010 ?
Le climat social est calme. Le secteur du textile, par exemple, n’a connu que 9,5% de conflits sociaux. Ceci grâce à l’intervention de l’Etat pour soutenir les secteurs en crise. Il y a aussi la responsabilité des partenaires sociaux, l’amélioration des outils de dialogue, le rôle accru des comités régionaux de réconciliation. Ces efforts nous ont permis d’éviter 673 grèves, signer 206 protocoles en 2010 et 4.668 employés ont pu regagner leur travail.
Quel est le nombre de pertes d’emploi causées par la crise économique ?
Les pertes d’emploi sont estimées à 13 .978 postes, ce qui est très loin des chiffres annoncés au lendemain de la crise, qui parlaient de 60.000, si ce n’est plus. Les entreprises qui ont connu des pertes d’emploi n’étaient pas dans les normes pour profiter des subventions de l’Etat. Ces subventions ont permis de sauvegarder 112.000 emplois dans 440 entreprises.
Qu’en est-il des amendements du Code du travail concernant la médecine au travail ?
C’est une des demandes de la CGEM que nous allons traiter. L’obstacle principal à la médecine au travail, c’est l’absence de médecins dans ce créneau. Nous-mêmes au ministère cherchons des médecins pour notre département et nous n’avons reçu aucune candidature depuis des mois.


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