Le président soudanais déchu Omar el-Béchir et des anciens dirigeants, recherchés notamment pour "génocide" et crimes contre l'humanité lors du conflit au Darfour, seront remis à la Cour pénale internationale (CPI), rapporte mercredi l'agence officielle Suna, citant la ministre des Affaires étrangères, Mariam al-Mahdi. "Le Conseil des ministres a décidé de remettre les personnes recherchées à la Cour pénale internationale", a déclaré la ministre, lors d'une rencontre avec le nouveau procureur général du tribunal basé à La Haye, Karim Khan, en visite à Khartoum pour une semaine. Omar el-Béchir a été renversé en avril 2019, après des mois d'un mouvement populaire inédit. Les deux autres anciens dirigeants qui seront remis à la CPI sont l'ex-gouverneur de l'Etat du Kordofan-Sud, Ahmed Haroun, et l'ancien ministre de la Défense, Abdel Rahim Mohamed Hussein, recherchés pour les mêmes motifs. Arrêtés après la chute de Béchir, ils sont actuellement détenus au Soudan. Déjà reconnu coupable de corruption en décembre 2019, l'ex-président est actuellement détenu à la prison de Kober, à Khartoum. Il est aussi jugé par la justice soudanaise pour son rôle dans le coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir en 1989 mais son procès a été à plusieurs reprises reporté depuis juillet 2020, les avocats de l'accusé avançant des arguments procéduraux.