Un appel de la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda pour demander la traduction devant la CPI de l'ex-dirigeant du Soudan, Omar el-Bechir, a été porté mercredi 19 juin devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Les militaires soudanais au pouvoir refusent un transfert de l'ancien président accusé de génocide au Darfour. Détenu depuis avril dernier au Soudan, Omar el-Bechir fait aussi l'objet dans son pays de poursuites pour les meurtres de manifestants durant la répression de la contestation. Les militaires au pouvoir ont par contre indiqué qu'ils ne comptaient pas le transférer devant la CPI, où il est accusé de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour le conflit au Darfour, qui a fait près de 300.000 morts, d'après l'ONU. « Notre position est inchangée » et « nous n'avons aucune obligation vis-à-vis de la Cour », a déclaré le représentant du Soudan à l'ONU, Elsadig Ali Ahmed. Il a précisé au passage que l'ancien président sera jugé la semaine prochaine et qu'il ne bénéficiera d'aucune impunité. Le procès d'Omar el-Bechir se tiendra dans un contexte de tensions : le chef du Conseil militaire de transition au pouvoir, Abdel Fattah al-Burhane, a appelé mercredi « les manifestants à des négociations sans conditions », alors que les rapports sont tendus depuis la dispersion sanglante du sit-in de Khartoum du 3 juin. L'internet est coupé dans le pays depuis ce sit-in, l'Etat y voyant une menace pour sa sécurité.